Le projet de modernisation de la rue Notre-Dame risque de coûter beaucoup plus cher que prévu. D'abord évalués à 750 millions, les coûts projetés de construction du nouveau boulevard urbain oscillent maintenant entre 1,2 et 1,5 milliard de dollars, a appris La Presse.

Selon des sources proches du dossier, une rencontre a eu lieu fin janvier entre la ministre des Transports, Julie Boulet, et le maire de Montréal, Gérald Tremblay, pour faire le point sur ce dédoublement des coûts. «Les deux parties se sont entendues pour réévaluer le projet pour le ramener à un niveau plus acceptable», a indiqué une source.

«Le projet en tant que tel n'est pas remis en question. Les responsables de projet de la Ville de Montréal et du ministère des Transports, doivent seulement trouver chacun de leur côté des solutions pour réduire les coûts, notamment ceux des honoraires professionnels», a ajouté notre source.

Officialisé en novembre 2007, le projet de modernisation prévoit la transformation de la rue Notre-Dame en un boulevard urbain à quatre voies dans les deux sens, dont une voie réservée en tout temps aux transports en commun. À l'heure actuelle, environ 75 000 véhicules, dont 5000 à 7000 camions lourds, circulent chaque jour sur cette artère jouxtant le fleuve Saint-Laurent et son port. Le nouveau boulevard s'étendrait sur un tronçon de neuf kilomètres, entre la rue Amherst et l'autoroute 25. Il permettrait, grâce entre autres à un système de feux de circulation modulable, «d'absorber plus efficacement l'important débit de circulation, de contrer la congestion

chronique et les débordements sur le réseau local», lit-on dans les documents publics du ministère des Transports.

Le ministère des Transports devait à la base défrayer 625 millions pour la modernisation de l'axe routier. La Ville de Montréal devait assumer les 125 millions manquants. Les travaux de construction ont commencé début décembre 2008 et doivent s'échelonner jusqu'en 2014. Le ministère des Transports a déjà annoncé un premier versement de 61 millions en début d'année.

Objectif : 2014

Selon nos sources, malgré la hausse fulgurante des coûts, le ministère des Transports et la Ville de Montréal souhaitent maintenir ce cap de 2014 pour la fin des travaux. «Il est question de regarder les bonifications qui ont été ajoutées au projet depuis qu'il a été lancé, sans étirer davantage l'échéance pour la réalisation du projet», a précisé notre source.

Ni le responsable du dossier à la Ville de Montréal, André Lavallée, ni le ministère des Transports n'ont été en mesure de commenter nos informations.

Le projet est loin de faire l'unanimité. En octobre dernier, la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, Louise Harel (qui a pris sa retraite depuis), a déposé à l'Assemblée nationale une pétition de 5100 signatures pour dénoncer ce «projet autoroutier à huit voies du gouvernement Charest».