L'administration municipale de Saint-Lambert ne sait pas d'où vient l'erreur d'évaluation foncière qui a fait que le club de golf Country Club de Montréal (CCM) n'a pas été assez taxé depuis 2006, à cause d'un «oubli» de 15 hectares de terrain, comme l'a révélé La Presse samedi. La Ville assure qu'elle va corriger la situation.

Le bureau du maire de Saint-Lambert, Sean Finn, a publié un communiqué lundi affirmant que l'évaluation est un «processus totalement indépendant de la municipalité». «Saint-Lambert, comme toutes les autres municipalités du Québec, n'intervient jamais dans le processus d'évaluation. Celui-ci est confié à des firmes d'évaluateurs agréés indépendants, membres de l'Ordre des évaluateurs agréés du Québec», y lit-on.

 

Le porte-parole de Longueuil, François Laramée, a redit hier à La Presse que l'erreur vient des données que Saint-Lambert a transmises à Longueuil. «Ils peuvent bien dire que ce sont les évaluateurs, mais ce sont eux qui les avaient engagés à l'époque, dit-il. Ce n'est pas la Ville de Longueuil qui a engagé le Groupe Leroux.»

Avant la fusion de 2001, Saint-Lambert avait en effet engagé la firme d'évaluation Groupe Leroux, aujourd'hui Les Estimateurs professionnels Leroux, Beaudry, Picard&Associés. L'erreur a-t-elle été commise par cette firme, par les fonctionnaires de Saint-Lambert qui auraient mal traité les données du Groupe Leroux ou est-elle antérieure?

La directrice générale de Saint-Lambert, Michèle Lortie, ne le sait pas ni le Groupe Leroux, a dit Michelle Leroux à La Presse, hier. Mme Lortie assure que la correction sera faite, que la situation s'est «régularisée» avec le CCM, qui a payé, dit-elle, toutes ses taxes (au taux commercial) et les loyers dus de 2006 à 2008.

Pour le conseiller de l'opposition de Saint-Lambert, Martin Croteau, cette histoire est «une autre commandite des Lambertois» en faveur du club de golf. «Comment se fait-il que lors de la rénovation cadastrale, on n'ait pas remarqué cette erreur qui est, quand même, monumentale? dit-il. C'est encore les Lambertois qui paient la différence.»

M. Croteau, qui avait proposé l'été dernier que soit nommé un conseiller indépendant à l'éthique pour étudier ce dossier, dit avoir hâte que Québec termine sa vérification de la gestion de l'administration du maire Finn dans ce dossier, car, selon lui, «il y a trop d'éléments sur lesquels on se questionne».

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