Les prochains mois seront cruciaux pour l'administration Tremblay, qui veut à tout prix être réélue à la tête de Montréal. À preuve, deux nouveaux membres de la garde rapprochée du maire de Montréal se sont hâtés de démissionner de leurs fonctions professionnelles afin d'éviter tout conflit d'intérêts.

Michel Labrecque, nommé lundi à la présidence de la Société de transport de Montréal (STM), a annoncé qu'il quittait ses fonctions de président et directeur général du festival Montréal en lumière. Michael Applebaum, nouveau responsable du dossier des sports et loisirs, rendu épineux en raison du départ du Grand Prix, renonce pour sa part à vendre des maisons pour la firme Royal Lepage et il ne présidera plus le Comité consultatif d'urbanisme (CCU), de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, a appris La Presse.

 

Au ministère des Affaires municipales, Louise Quintin, attachée de presse de la ministre Nathalie Normandeau, a expliqué qu'il est légal que les élus municipaux, un peu par tradition régionale, occupent un autre emploi. Elle ajoute que les élus n'ont pas l'obligation de démissionner, mais que la coutume veut qu'ils se retirent de la table du conseil quand un dossier peut les placer dans une fâcheuse position. Avec le scandale des contrats à la SHDM, qui a éclaboussé l'administration municipale à l'automne, il apparaît donc clair que le cabinet Tremblay ne veut courir aucun risque.

Bien que la loi lui permette de poursuivre ses activités, Michel Labrecque dit qu'il a pris instantanément la décision de démissionner, dimanche dernier, quand le maire lui a demandé s'il acceptait de relever le défi à la STM.

«Il y a un lien direct entre les deux tâches, explique-t-il. La STM est partenaire du Festival, auquel elle fournit un service de navettes. Et on reçoit au moins 150 000$ en subventions des différents gouvernements, dont une bonne part de la Ville. Pour moi, c'est clair. J'ai donc choisi de démissionner dès le jour de ma nomination.»

Alain Simard, de Spectra, fondateur du Festival, assurera l'intérim au conseil d'administration. Mais afin d'assurer la transition, Michel Labrecque demeurera à la direction jusqu'au 2 mars, dernier jour du festival. Il n'assistera cependant pas à certaines activités, comme La Nuit blanche, commanditée par le secteur privé.

Quant à Michael Applebaum, qui a travaillé durant des années comme courtier immobilier, il soutient qu'il n'a pas vendu de maison depuis huit mois et qu'il va rembourser à la firme Royale Lepage les frais mensuels de son permis d'exercer, quelque 300$ par mois.

«J'ai également demandé qu'on adopte une résolution dans mon arrondissement, lundi prochain, pour que le président du CCU puisse maintenant être un citoyen. Marcel Tremblay ne peut pas lui non plus, avec ses fonctions. Francine Sénécal a démissionné. En attendant, ce sera donc Marvin Rotrand qui sera président suppléant», précise Applebaum, maire de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce.