Le fait que les groupes communautaires de Montréal-Nord soient en colère après le dépôt du premier rapport des chantiers créés à la suite des émeutes est très positif, estiment les autorités de la Ville de Montréal. C'est la preuve que les groupes «s'approprient la démarche».

«C'est en soi une réussite que les gens se disent insatisfaits du processus. Les gens veulent changer des choses et ils se sentent responsables», estime Rachel Laperrière, directrice générale adjointe à la Ville de Montréal. «On est sur la bonne piste. Le processus est une réussite et le fait qu'il y ait des critiques est un gage de réussite.»

 

La Presse révélait hier le contenu du rapport de 23 pages, le plan d'action de l'organisme Montréal-Nord en santé, qui sera chargé de gérer les changements dans le quartier. Plusieurs groupes se sont indignés du contenu de ce rapport, qu'ils jugent «dilué» par rapport aux propos tenus par les citoyens et les groupes dans les rencontres de discussion.

Le directeur général de l'arrondissement de Montréal-Nord, Serge Geoffrion, souligne pour sa part que le document présenté aux groupes le 18 décembre était une ébauche. «Ça se voulait un document-martyr, un premier document de travail. Résumer 200 heures de travaux en 23 pages, c'est difficile, presque impossible», dit-il.

Oui, les élus de l'arrondissement sont présentement en grand nombre sur la table Montréal-Nord en santé, admet M. Geoffrion. Mais ce n'est pas en vue de contrôler le contenu du rapport final, assure-t-il. «On a demandé à avoir une présence forte pour faire avancer les dossiers.»

De son côté, le chef de l'opposition officielle, Benoît Labonté, s'est dit «extrêmement déçu». Les organismes, a-t-il indiqué, «ont raison de dénoncer ce document qui somme toute ressemble étrangement à tous les autres bilans et politiques de l'administration Tremblay, qui offre comme seule solution: d'autres consultations».

«Nous devons arrêter ce réflexe de donner l'impression de s'attaquer à la problématique de la cohésion sociale et de la pauvreté avec des phrases creuses», ajoute Soraya Martinez, conseillère du district de Saint-Michel.

 

Possibles accusations

Il n'est pas exclu que des accusations criminelles découlent de l'enquête du coroner sur la mort violente de Fredy Villanueva. «Il est évident qu'une décision d'un substitut du procureur de la Couronne n'est jamais totalement définitive», a fait valoir le juge Robert Sansfaçon, qui présidera l'enquête débutant le 16 février.