Cette fois, ce n'était pas qu'une impression. Le déneigement a connu des ratés en matinée hier. À un point tel que les responsables du pont Champlain ont offert leurs excuses officielles aux milliers d'automobilistes qui ont été coincés dans des embouteillages monstres en direction de Montréal.

Le fait est exceptionnel. Vers 14h hier, la société responsable de l'administration du pont Champlain a reconnu dans un communiqué de presse que le «déneigement du pont n'a pas été à la hauteur de ses standards habituels».

 

«C'était bloqué, complètement bloqué. La circulation était très pénible», a renchéri de vive voix le vice-président des communications de la société des Ponts Jacques-Cartier et Champlain, André Girard.

La situation n'est revenue à la normale qu'à l'heure du midi. «Je n'avais jamais rien vu de tel depuis que je suis en poste», a-t-il dit. Soit depuis plus de 10 ans.

La Société promet de tout faire pour que le scénario ne se répète pas. Elle a sévèrement mis en garde, hier, l'entrepreneur qui s'occupe du déneigement sur le pont Champlain depuis deux ans et dont elle n'avait jamais eu à se plaindre auparavant. Hier, les travailleurs auraient été retardés par de multiples bris d'équipement. «Les raisons du retard n'ont pas d'importance; si cela se reproduit à la prochaine tempête, il y aura des pénalités qui pourraient aller jusqu'à la rupture du contrat», a indiqué M. Girard. La Presse n'a pu joindre les entrepreneurs visés.

Course contre la montre

Dans les rues de Montréal, les 4000 travailleurs chargés de dégager les rues et les trottoirs de la dernière bordée de neige se livrent en ce moment à une course contre la montre. Environnement Canada prévoit un temps anormalement doux lundi accompagné de forte pluie, suivi d'un nouveau refroidissement en soirée. Bref, un cocktail parfait pour transformer en patinoires les moindres recoins qui n'auront pas été parfaitement déneigés.

Le responsable du dossier au comité exécutif, Marcel Tremblay, ne se risque pas à promettre que la Ville remportera cette course contre la montre. En fin de journée hier, il estimait que le tiers des rues avaient été débarrassées de la neige. «Il neige, ça s'arrête, puis ça recommence de plus belle. Cela nous cause bien des problèmes et cela ralentit notre travail», a-t-il dit. Montréal a reçu de 10 à 15 cm de neige en matinée, en plus de la vingtaine tombée mardi.

Mais Marcel Tremblay reproche aussi aux automobilistes de freiner la cadence de ses troupes. Les métros et les autobus de la STM ne sont pas plus fréquentés qu'à l'habitude. «Quand il neige, on est supposé laisser autant que faire se peut sa voiture à la maison», a-t-il insisté. Autre embûche: les Montréalais ne seraient pas encore très enclins à profiter des 5600 places de stationnement mises à leur disposition gratuitement les jours de tempête. Du coup, «on est encore pris avec les mêmes problèmes de remorquage», a-t-il ajouté.

M. Tremblay promet par ailleurs d'assurer «personnellement» un suivi à tous les citoyens insatisfaits des opérations en cours qui lui enverront un message à marcelgtremblay@ville.montreal.qc.ca.