La Société de transport de Montréal (STM) a forcé la Ville de Montréal-Est à mettre fin, vendredi, au service de navette gratuit qui permettait à ses citoyens de se rendre à la station de métro Honoré-Beaugrand.

L'histoire a été rendue publique jeudi par Alanah Heffez sur le blogue collectif bilingue Spacing Montreal (spacingmontreal.ca), spécialisé dans les questions urbaines.

 

Le maire de Montréal-Est, Yvon Labrosse, a dit à La Presse jeudi que les citoyens de sa municipalité attendaient l'autobus trop longtemps «parce des gens de l'extérieur de l'île de Montréal prennent l'autobus au bout de l'île». «Quand les autobus passaient chez nous, ils étaient pleins et ne s'arrêtaient même pas», dit-il. Son administration a donc pris l'initiative de créer ce système de navette le 17 novembre dernier.

Conduite par un col bleu de Montréal-Est, la navette faisait deux voyages au métro Honoré-Beaugrand chaque matin. Elle faisait neuf arrêts sur le même trajet que l'autobus 86 de la STM, raconte le site Spacing Montreal. De 20 à 30 personnes par jour utilisaient ce service.

Mise en courant par ses chauffeurs, la STM (dont un avocat) a rencontré l'administration municipale mercredi afin de l'informer que ce service n'était pas légal. D'après sa loi constitutive, la STM est le transporteur public exclusif dans l'île de Montréal, dit Isabelle Tremblay, porte-parole de la STM. Si la Ville de Montréal-Est veut assurer ce genre de service, elle doit à tout le moins réclamer un permis spécial à la Commission des transports du Québec (CTQ).

«C'était pourtant tellement simple de procéder comme ça, dit le maire Labrosse. On avait un autobus qui ne servait à rien et des employés qui sont payés à travailler. Ça allait très bien. On avait 40 personnes qui avaient demandé à prendre l'autobus. Là, on va être obligé de leur dire qu'on ne peut pas.»

Le maire estime que sa navette ne concurrençait pas le service de la STM mais qu'elle était complémentaire. Il espère que la STM augmentera le nombre d'autobus sur la ligne 86 afin de mieux servir ses concitoyens. Sinon, dit-il, il demandera un permis spécial à la CTQ.

La STM dit qu'elle n'avait pas été avisée du manque de service dans l'est de l'île. «On va regarder ce qu'on peut faire dès la semaine prochaine afin d'améliorer le service», a indiqué Mme Tremblay.