Les résidants de l'immeuble où l'affaissement d'un stationnement souterrain a fait un mort, mercredi, devront patienter «quelques jours» avant de pouvoir réintégrer leur logement, a confirmé hier soir à La Presse le président de l'entreprise torontoise qui possède l'immeuble de 14 étages.

«Nous devons d'abord stabiliser les dommages au stationnement avant d'effectuer une inspection détaillée de toute la structure, pour nous assurer qu'il n'y a aucun risque pour l'immeuble résidentiel du 135, Deguire», a indiqué Thomas Schwartz, président et chef de la direction de Canadian Apartment Properties (Cap Reit), en entrevue depuis son bureau de Toronto.

 

«Tout ce processus d'inspection prendra quelques jours. D'ici là, nous ne pouvons permettre aux résidants d'entrer dans l'immeuble, sauf en cas d'urgence, pour des médicaments par exemple.»

Quant à l'immeuble voisin, au 155, Deguire, aussi évacué par précaution, M. Schwartz a indiqué que les «restrictions d'accès ont pu être levées» après une inspection effectuée avec la Régie du bâtiment.

En contrepartie, les résidants ne pourront accéder à leur véhicule dans le stationnement souterrain «jusqu'à nouvel ordre, pour des raisons évidentes», a indiqué M. Schwartz.

«Nous devons faire quelques travaux de renforcement de structures avant de permettre l'accès aux véhicules et leur sortie du stationnement.»

Entre-temps, le président de Cap Reit a indiqué que l'entreprise et ses représentants locaux continueraient d'assister les locataires évacués pour leur hébergement et leur transport de dépannage.

«Nous tentons d'être le plus attentifs possible aux besoins particuliers des résidants incommodés», a plaidé Thomas Schwartz.

Par ailleurs, face aux critiques exprimées par des résidants à propos de l'entretien de l'immeuble et de son stationnement, le président de Cap Reit a préféré s'abstenir de tout commentaire «pendant qu'une enquête est en cours».

Néanmoins, il a réfuté toute suggestion que l'entreprise qu'il dirige - parce qu'il s'agit d'une fiducie de revenu dont les parts sont cotées à la Bourse de Toronto -, ait pu réduire les dépenses d'entretien de son vaste parc immobilier afin de rehausser son bénéfice à distribuer parmi ses détenteurs de parts.

«Cap Reit maintient des budgets d'entretien considérables même si, par son statut, elle est aussi un moyen de distribution (de revenus et de bénéfices) pour ses investisseurs», a indiqué M. Schwartz.

Canadian Apartment Properties est l'un des plus gros propriétaires d'immeubles locatifs résidentiels au pays, avec 27 460 logements dans six provinces, dont 4110 au Québec, surtout dans la région de Montréal.

Ses plus récents résultats financiers montrent un bénéfice en forte hausse de 37% pour le trimestre terminé au 30 septembre, par rapport à l'an dernier. Son chiffre d'affaires trimestriel était en progression moindre de 8,7% à 80,7 millions.

En Bourse, les parts de Cap Reit, même affectées par le krach, totalisent 887 millions en valeur d'entreprise.

Parmi ses principaux détenteurs de parts, on note le «Fonds Desjardins d'investissement alternatif», pour près de 11 millions.

«C'est un choix de nos gestionnaires de fonds. À ce moment-ci de l'enquête (à l'immeuble Deguire), nous n'avons pas de préoccupations particulières envers Cap Reit», a commenté Nathalie Genest, porte-parole de Desjardins.