Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, a présenté hier un budget 2009 équilibré d'un peu plus de 4 milliards de dollars, sans augmenter le fardeau fiscal des contribuables. Sauf qu'un million d'entre eux vont quand même recevoir un avis d'imposition plus élevé qu'en 2008 en raison des taxes locales ou d'une évaluation foncière supérieure à la moyenne. Cela dit, les transports collectifs, la sécurité, l'eau et les bibliothèques seront les quatre grandes priorités de l'administration Tremblay. Les arrondissements se partageront quant à eux 917 millions de dollars pour les services de proximité. Les réactions? Très mauvaises.

Continuer d'investir pour soutenir la croissance malgré le ralentissement économique et sans instaurer de nouvelles taxes, tel aura été le souci principal de l'administration Tremblay-Dauphin en préparant le budget 2009 de la Ville de Montréal.

 

Le maire Gérald Tremblay croit pouvoir affronter sans péril une éventuelle récession. Il a dit hier que son administration fait preuve de «responsabilité, de rigueur et de prudence» dans ce nouveau budget, tout en «gardant le cap sur la prospérité». Ménager la chèvre et le chou, en quelque sorte.

Tenant à respecter la promesse du maire de ne pas augmenter le fardeau fiscal des contribuables, le président du comité exécutif, Claude Dauphin, a présenté un budget 2009 équilibré de 4,07 milliards, en hausse de 2,6%. La stabilité des revenus fonciers, le surplus dégagé en 2008 (50 millions), les transferts d'argent dus au projet de loi 22 et un contrôle austère des dépenses donnent une marge de manoeuvre non négligeable à la Ville.

Du coup, le maire n'évoque plus l'aide de Québec dans son discours. Hier, il n'a pas fait état des 250 millions réclamés depuis 2002 et qui donneraient un solide coup de main à son plan de transport. Il espère toutefois que le prochain gouvernement provincial poursuivra son aide financière dans les transports collectifs et, sinon, que les élus de la région s'uniront s'ils n'ont d'autre choix que d'imposer, un jour, des péages routiers régionaux.

Le maire a évoqué quatre priorités pour 2009: les transports collectifs, la sécurité, l'eau et les bibliothèques. En transport, la Ville augmente ses contributions dans les transports en commun de 46,7 millions, dont 22 millions pour aider la Société de transport de Montréal. Elle investit 9,4 millions pour 80 nouveaux kilomètres de pistes cyclables et 10 millions pour lancer 3000 vélos Bixi qu'elle souhaite aussi vendre à l'étranger. Mais pour les grands projets du plan de transport, une seule réserve financière de 6 millions est prévue.

Pour la sécurité, Montréal mettra en place un nouveau plan de sécurité incendie, réduira la limite de vitesse de 50 km/h à 40 km/h et poursuivra ses efforts dans la lutte aux gangs de rue et contre la cybercriminalité (7,5 millions).

En ce qui concerne l'eau, la Ville consacrera 127,5 millions à la réhabilitation de ses réseaux secondaires d'aqueduc et d'égout, 82,8 millions à la mise aux normes de plusieurs usines de production d'eau potable et 29,6 millions pour réparer des conduites d'eau principales.

Enfin, le réseau des bibliothèques sera modernisé grâce à l'injection de 51,8 millions. Pour la propreté, la collecte des déchets et l'environnement, des montants similaires sont prévus en 2009 par rapport à 2008.

En 2009, 146 millions seront consacrés aux grands projets de développement économique que sont le Quartier des spectacles, les futurs campus hospitaliers ou le Havre de Montréal. Le programme des investissements de 2009-2011 totalisera la somme record de 3,46 milliards. Il s'agit d'une augmentation de 9,1%, soit 260 millions de plus qu'en 2008, mais bien moins que le milliard ajouté en 2007.

Selon un fonctionnaire de la Ville, l'administration ne peut investir plus, compte tenu de la crise financière internationale et du nombre de projets déjà en cours.

Le responsable des Finances à la Ville, Sammy Forcillo, ajoute que «les gestes posés ces dernières années» permettent à l'administration de poursuivre à un bon rythme la rénovation des infrastructures. Le PTI permet d'investir 1,1 milliard l'an prochain dont les deux tiers seront consacrés aux infrastructures relatives à l'eau (350 millions) et à la voirie (258 millions). La ville sera donc encore en chantier à bien des endroits...

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