Rien n’est gagné pour les trois municipalités évacuées de la Jamésie et de l’Abitibi-Témiscamingue. Le travail des pompiers et de la SOPFEU se poursuit pour protéger les habitations et contenir les brasiers qui menacent toujours Normétal, Lebel-sur-Quévillon et Chibougamau.

Normétal : « Ils travaillent vraiment fort pour sauver leur village »

À Normétal, municipalité d’Abitibi-Ouest à la frontière de l’Ontario, le brasier numéro 281 est toujours à seulement 500 mètres de la ville. Une équipe de plus d’une cinquantaine de personnes du Nouveau-Brunswick est arrivée en renfort vendredi, selon Cathy Elliott Morneau, porte-parole de la SOPFEU, tout comme des avions-citernes supplémentaires en provenance des États-Unis.

CAPTURE D’ÉCRAN DE LA CARTE INTERACTIVE DE LA SOPFEU

À Normétal, le brasier numéro 281 était à seulement 500 mètres de la ville, vendredi.

Cette équipe spécialisée pourra assurer la coordination des effectifs directement sur place.

Les équipes de pompiers volontaires locaux, elles, travaillent d’arrache-pied depuis plusieurs jours pour sauver leurs maisons et leurs biens, selon Luc Goudreau, directeur de la prévention des incendies à La Sarre, ville voisine de Normétal, en Abitibi-Ouest.

« Ils ont pris un camion-benne et ont mis une pompe dedans pour arroser dans un secteur qu’il faut mouiller en permanence, illustre-t-il. Ils travaillent vraiment très fort pour sauver leur village. »

Sur les réseaux sociaux, les encouragements aux équipes sur place vont bon train. La situation n’est pas encore assez stable pour permettre aux résidants évacués de rentrer chez eux, selon M. Goudreau.

Lebel-sur-Quévillon : un brasier monumental à 5 kilomètres de la ville

Nouvelle difficile pour les résidants de Lebel-sur-Quévillon, en Jamésie : ils ne pourront pas réintégrer leur domicile avant la semaine prochaine, leur a indiqué le maire Guy Lafrenière en conférence de presse vendredi matin. Les quelque 2100 citoyens sont ceux qui sont évacués depuis le plus longtemps au Québec en ce moment.

CAPTURE D’ÉCRAN DE LA CARTE INTERACTIVE DE LA SOPFEU

Le brasier numéro 344, d’une superficie de 1324 kilomètres carrés, se trouvait à 5 kilomètres de Lebel-sur-Quévillon vendredi après-midi.

Le feu numéro 344 qui a entraîné l’évacuation de la ville une semaine plus tôt (et qui était passé à un demi-kilomètre de l’usine Nordic Kraft le week-end dernier) pourrait revenir vers la municipalité en raison de vents qui soufflent maintenant du sud, a expliqué M. Lafrenière. Il y a espoir que le feu perde de la vigueur en passant à des endroits déjà brûlés.

Ce brasier d’une superficie 1324 kilomètres carrés (132 404 hectares) est l’un des plus imposants à brûler dans la province. Il se trouvait à 5 kilomètres de la ville vendredi après-midi, selon Cathy Elliott Morneau, de la SOPFEU.

L’autre feu qui se situe au nord de la ville, le numéro 256, ne se rapprochera pas grâce à la direction des vents. Vendredi, les équipes de la SOPFEU ont travaillé du sol et des airs pour tenter de le maîtriser. La tranchée entre le parc industriel et le club de golf de la ville devait être terminée vendredi, a assuré le maire.

Chibougamau : renforts et vents favorables

Les renforts sont arrivés dans la plus grande ville de la Jamésie, évacuée depuis deux jours. Une première compagnie des Forces armées canadiennes a débarqué à 11 h vendredi et les soldats seront prêts dès ce samedi, a indiqué la municipalité sur Facebook vendredi. Des pompiers français doivent aussi arriver à Chibougamau dimanche.

Des vents favorables ont éloigné vendredi le feu de la municipalité et le flanc de l’incendie qui menaçait la communauté autochtone de Mistissini a été contenu. Une dizaine d’avions-citernes combattaient les flammes vendredi. L’administration municipale a fait savoir en soirée qu’elle travaillait à mettre en place les conditions favorables pour le retour de la population en toute sécurité, mais que ces conditions n’étaient pour l’heure pas remplies.

Il y avait 135 incendies de forêt actifs au Québec vendredi soir.

La situation ailleurs au Québec

À Senneterre, ville abitibienne au sud de Lebel-sur-Quévillon, la mairesse Nathalie Ann Pelchat prévoyait une journée stable vendredi. Seul bémol : la qualité médiocre de l’air. Un barrage est toujours en place sur la route 113. Quant à la levée de l’interdiction d’aller dans les forêts publiques, elle ne s’applique pas aux secteurs qui font l’objet d’une évacuation, a indiqué la municipalité en après-midi.

Du côté de Chapais, en Jamésie, la situation était aussi stable vendredi. « Les conditions météorologiques d’aujourd’hui sont favorables pour la région », pouvait-on lire sur la page Facebook de la Ville de Chapais, vendredi. Plus tard en soirée, la mairesse Isabelle Lessard a fait savoir lors d’un point de presse que l’accès à certains sites de villégiature environnants était de nouveau permis. La Ville a toutefois insisté pour que les résidants se tiennent prêts à « toute éventualité ».

À Sept-Îles, sur la Côte-Nord, le rapatriement des patients qui avaient été évacués de façon préventive devait se terminer vendredi midi. La situation demeure stable dans le secteur. Les deux incendies qui menaçaient la ville sont contenus. Les opérations des pompiers forestiers et des militaires se poursuivent sur le terrain en vue de les éteindre.

Dans le secteur de la Baie-James, le plus grand incendie à brûler au Québec vendredi se trouvait à 23 kilomètres de la mine d’or Éléonore. Les vents étaient toutefois favorables et repoussaient l’incendie vers le nord, a indiqué Cathy Elliott Morneau, porte-parole de la SOPFEU. Ce brasier est en observation et les infrastructures minières, ou les communautés autochtones, ne sont pour l’instant pas en danger, a-t-elle ajouté.

Avec la collaboration de Bruno Marcotte, La Presse