La mairesse de Chapais a encouragé jeudi les résidants avec des problèmes de santé à se rendre à Saint-Félicien, au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Il s’agit toutefois d’une évacuation volontaire. Ailleurs en Jamésie et en Abitibi-Témiscamingue, la situation demeure stable.

« Les évacuations sont volontaires, mais fortement recommandées aux personnes qui ont une santé précaire. Surtout parce que les options de santé sont limitées depuis que Chibougamau a été évacuée », a expliqué en conférence de presse la mairesse de Chapais, Isabelle Lessard.

Les citoyens de la municipalité jamésienne peuvent se rendre à Saint-Félicien, sur la rive du lac Saint-Jean, à 250 kilomètres de distance. Ils seront accueillis dans un centre d’hébergement d’urgence. Des équipes psychosociales sont sur place et les animaux de compagnie sont acceptés, a souligné la mairesse.

Mme Lessard a indiqué vers 18 h 15 que le feu qui menace la municipalité n’avait pas progressé jeudi, mais s’était élargi. Les vents devraient être favorables en repoussant l’incendie à l’opposé de la ville vendredi, a-t-elle ajouté. De plus, 150 pompiers additionnels, notamment des militaires, viendront en renfort aux équipes déjà sur place, a-t-elle aussi affirmé. La construction des lignes mécanisées au nord de la ville a été complétée.

« Oui, les vents sont favorables, mais ça peut changer à tout moment », a-t-elle toutefois prévenu.

Une situation stable à Lebel-sur-Quévillon

La situation demeure « stable » à Lebel-sur-Quévillon, où la SOPFEU met les bouchées doubles pour permettre aux résidants de réintégrer leur domicile.

« Ils sont en train de faire une tranchée qui part du bout du parc industriel jusqu’au chemin du terrain du camping. Après ça, ils vont faire une deuxième tranchée qui va également partir du bout du parc industriel pour se rendre jusqu’au secteur du club de golf. On fait ça pour protéger la ville, parce qu’il pourrait y avoir un danger qui revient sur l’autre côté », a expliqué jeudi le maire de Lebel-sur-Quévillon, Guy Lafrenière.

Joint au téléphone, l’élu précise que ces tranchées sont érigées au sud « puisqu’il s’agit du côté de la ville où on n’est pas protégés par l’eau ». En fin d’avant-midi, le maire attendait aussi toujours la venue de deux avions-citernes de la SOPFEU pour repousser les flammes encore davantage.

Le feu 256, situé au nord, « est actuellement stable et plus calme », a également expliqué M. Lafrenière. « C’est le feu qui nous inquiétait depuis deux jours. Ça ne veut pas dire qu’il ne nous inquiète plus, mais c’est plus calme que les autres journées. On est quand même encore en surveillance ».

Quant au feu 344, le premier étant passé dans le secteur, « il est encore aussi sous surveillance, mais ne nous inquiète pas non plus à court terme, puisque le vent va vers le nord et le feu s’éloigne de la ville », a ajouté le maire. « D’après les gens de la SOPFEU, on devrait passer une belle journée », a-t-il persisté.

Pendant ce temps, à 160 kilomètres au sud, des travailleurs s’affairaient aussi jeudi à ériger une vaste tranchée dans le parc industriel de Senneterre, dans le but de protéger les nombreuses entreprises qui s’y trouvent des incendies. D’autres tranchées pourraient aussi être faites près de la route 113 Nord pour protéger des quartiers résidentiels.

« Moi aussi, je trouve ça long »

Selon le maire, un autre feu a touché cette semaine le site du projet Windfall, une mine d’or située à 115 kilomètres à l’est de Lebel-sur-Quévillon. Du bois a été brûlé, « mais on me dit que tous les bâtiments principaux n’ont pas été touchés », a-t-il assuré.

Guy Lafrenière rappelle qu’une équipe de jour et de nuit de la Ville continue de sillonner les rues de Lebel-sur-Quévillon, afin de s’assurer notamment « qu’il n’y ait plus personne ». Aux gens qui auraient laissé des animaux de compagnie dans une maison, « appelez la Ville, et on s’en occupera », rétorque le maire.

Malgré la situation plus stable, l’avis d’évacuation demeure, et personne ne peut revenir, a-t-il martelé. « Il y a des gens qui trouvent ça long. C’est depuis quand même vendredi soir. Moi aussi, je trouve ça long. Mais c’est une question de sécurité pour les citoyens. Il n’y a pas de date officiellement de retour encore. On espère que ce sera dans pas long, mais on ne peut pas promettre une date. Au moment où ça va se calmer, on va vous faire signe, n’ayez aucune crainte », a-t-il soufflé.

État d’urgence levé à Sept-Îles

La Ville de Sept-Îles, de son côté, a annoncé jeudi que l’état d’urgence sera levé « considérant la situation sur le terrain » et la qualité de l’air toujours jugée « bonne ». Les feux 215 et 378, qui ont été ralentis par la pluie et qui demeurent calmes dans sa partie sud, sont considérés « contenus ».

Néanmoins, la vigilance demeure de mise et l’interdiction d’accès à la forêt et de faire des feux à ciel ouvert reste en vigueur. Quelque 150 militaires et pompiers demeurent sur le terrain pour combattre les flammes, affirment les autorités. Le rapatriement des patients évacués du CISSS de la Côte-Nord devrait se terminer vendredi, et d’autres usagers provenant d’autres régions pourraient être accueillis.

À Chibougamau, le feu 334 se situe dorénavant « à environ 26 km de la ville », a indiqué la municipalité jeudi. Il avait été attaqué par voie aérienne mercredi. Le feu 379, à 60 km de la ville, n’est quant à lui « pas menaçant pour le moment », mais demeure « encore hors de contrôle ». Environ « 75 % des tranchées coupe-feu ont été effectuées au nord-est de la Ville », selon l’administration de la mairesse Manon Cyr.