Quelque 400 résidants de Chapais ont reçu mercredi comme consigne d’évacuer le village du Nord québécois et de se rendre à Chibougamau, à une quarantaine de kilomètres, en raison de la menace occasionnée par un important brasier.

« On est en train d’évacuer la moitié de la municipalité qui est à risque pour cette nuit », a affirmé en soirée la mairesse de Chapais, Isabelle Lessard. L’incendie s’est déclaré en après-midi, vers 14 h, et a d’abord forcé l’évacuation de villégiateurs dans les environs de Chapais, dans les secteurs du lac Cavan et du lac de la Presqu’île. L’accès à ces secteurs a depuis été fermé.

« On aime mieux ne pas prendre de chance », a expliqué Mme Lessard, affirmant que la ville de Chibougamau était prête à « accueillir les personnes évacuées pour la nuit ».

« Il y a eu des évacuations parce que le feu a pris naissance dans un centre de villégiature dans le secteur du lac Cavan. Il y a un poste de commandement de la Sûreté du Québec à l’hôtel de ville », a indiqué Josée Poitras, agente à la prévention et aux communications de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) en entrevue téléphonique mercredi soir.

Vers 20 h 30 mercredi, la Ville de Chapais informait sa population sur sa page Facebook que les citoyens domiciliés dans la partie sud de la municipalité (côté Manoir Pierre-Guénette) sont appelés à être évacués.

« Il est important d’attendre la visite des pompiers ou de la Sûreté du Québec afin de confirmer votre évacuation. Sinon, vous devez vous enregistrer à l’un des points de contrôle, aux sorties est et ouest de la Ville, précisait le message. Les citoyens évacués sont invités à se rendre à l’aréna de Chibougamau […] sur l’avenue du Parc. »

« Malgré nos tentatives avec les avions-citernes aujourd’hui (mercredi), ça n’a pas porté ses fruits parce que le feu est trop intense. Il est évalué pour le moment à une superficie de 1400 hectares de forêt brûlés », a pour sa part précisé la porte-parole de la SOPFEU.

« Le feu présente un comportement quand même très important et pourrait être de grande superficie », a indiqué Josée Poitras, agente à la prévention et aux communications du secteur Centre de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU).

Réactions en demi-teinte

Sur le terrain, le pouls des résidants de Chapais est variable, affirme la mairesse de la municipalité de 1300 âmes. « Une partie des gens est convaincue que tout va bien aller, dit-elle, et l’autre est un peu plus inquiète. »

Devant l’incertitude, de nombreuses personnes ont donc pris soin de faire le plein d’essence ou ont pris d’assaut les épiceries. De l’avis de Mme Lessard, il n’y a pas lieu de céder à la panique, bien que cette situation soit « hors du commun ». L’évacuation est faite de manière préventive et pour pallier l’incertitude qu’engendrent les vents changeants dans la région, explique-t-elle.

« On essaie de tenir les foyers le mieux informés possible, mais c’est certain qu’on n’a pas toute l’information non plus. »

La situation s’améliore au Saguenay–Lac-Saint-Jean

Pendant ce temps, la situation s’améliore au Saguenay–Lac-Saint-Jean, où deux incendies de forêt sont maintenant maîtrisés et un troisième contenu.

Une trentaine de personnes ont pu réintégrer leur domicile mercredi, soit quelques heures après avoir été évacués mercredi à Rivière-Éternité, une municipalité de 413 habitants.

« Cet après-midi, nous avons eu une alerte dans le secteur de Rivière-Éternité. C’est un feu qu’on vient de contenir fort heureusement parce que le feu était près des communautés. Il y a eu des évacuations, mais les personnes ont pu rentrer au bercail », a précisé Josée Poitras.

Quatre avions-citernes y avaient été déployés et les pompiers forestiers poursuivront le travail dans la journée de jeudi.

Plus tôt mercredi, ces mêmes avions-citernes étaient à l’œuvre dans les municipalités de Ferland-et-Boilleau et Saint-André-du-Lac-Saint-Jean, où les incendies de forêt sont maintenant maîtrisés.

Plus d’une vingtaine de pompiers forestiers étaient déployés sur chacun des trois sites d’incendies de forêt dans la région.

Avec La Presse Canadienne