(Magog) Réveillés en pleine nuit par les sifflements des trains, des résidants de l’Estrie pressent les villes de les faire taire. Un apaisement qui peut être long et coûteux à obtenir.

« Un enfer en arrière »

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Jean-Yves Dubé et France Dallaire Dubé sur le balcon de leur condo qui donne sur la baie de Magog

De leur balcon, Jean-Yves Dubé et France Dallaire Dubé ont une vue imprenable sur les eaux bleues de la baie de Magog. La piste cyclable passe sous leurs fenêtres, la plage municipale est tout près. L’envers du décor est moins idyllique.

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Le chemin de fer passe juste derrière la rue Principale.

Dans leur chambre située à l’arrière, le sifflet des trains de marchandises qui roulent de l’autre côté de la route 112 les réveille en sursaut la nuit.

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Jean-Yves Dubé utilise son sonomètre lorsque le sifflet de train le réveille la nuit dans son condo de Magog. « Avec la fenêtre fermée, j’ai 85 [décibels]. Et on a des vitres triples », témoigne-t-il.

« C’est un bruit viscéral : même si je mets des bouchons, je me réveille à 4 h tous les matins et j’ai de la misère à me rendormir. Quand tu ne fais pas des bonnes nuits, tu ne peux pas être en forme », déplore M. Dubé.

Avant d’acheter ce condo, il y a une dizaine d’années, il avait dormi quelques nuits dans un appartement loué à proximité, sans être dérangé. « Ça n’a pas adonné que le train passe, parce qu’il passait beaucoup moins dans le temps », pense M. Dubé.

« On est au paradis, mais on a un enfer en arrière », résume sa conjointe.

Leur syndicat de copropriété, qui représente une soixantaine de logements, a récemment adopté une résolution demandant l’arrêt du sifflement des trains. Ils ne sont pas les seuls à le réclamer.

Pierre Perras, qui habite près de 2 km plus loin, et à plus grande distance de la voie ferrée, en a gros sur le cœur.

Vous ne pouvez pas savoir à quel point c’est agressant de se faire réveiller toutes les nuits par un sifflet de train, c’est indicible.

Pierre Perras, résidant de Magog

« Ça fait trois ans que je suis ici et je ne m’y habitue pas. Et il y en a une maudite gang qui ne s’habitue pas ! »

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La future maison des aînés et alternative, sur le chemin Southières, se construit à moins d’un coin de rue d’un passage à niveau.

Il y a deux ans, il a fondé avec sa conjointe la Coalition pour une meilleure qualité de vie à Magog, qui demande à la Ville d’aménager ses passages à niveau afin que les trains n’aient plus à siffler à leur approche.

Une firme mandatée par le précédent conseil municipal avait déjà étudié ce scénario en 2019. Aménager les abords de six endroits où la voie ferrée est traversée par une rue ou un passage piétonnier aurait coûté 1,8 million de dollars – et encore, deux autres passages à niveau, dont celui près de chez M. Perras, n’étaient pas inclus. Le rapport avait été mis sur une voie de garage.

  • Nancy Giguère, propriétaire du salon Patte Douce, à Magog. Quand un train passe en sifflant derrière sa boutique, certains chiens ont tellement peur qu’elle doit interrompre momentanément le toilettage.

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    Nancy Giguère, propriétaire du salon Patte Douce, à Magog. Quand un train passe en sifflant derrière sa boutique, certains chiens ont tellement peur qu’elle doit interrompre momentanément le toilettage.

  • De la fenêtre de son condo à Magog, Fernand Gagnon voit le passage à niveau à l’approche duquel sifflent les trains. « Les lumières, le signal sonore et les barrières sont déjà là. Qu’est-ce que ça change d’ajouter le sifflet ? », déplore-t-il.

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    De la fenêtre de son condo à Magog, Fernand Gagnon voit le passage à niveau à l’approche duquel sifflent les trains. « Les lumières, le signal sonore et les barrières sont déjà là. Qu’est-ce que ça change d’ajouter le sifflet ? », déplore-t-il.

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Déterminé à renverser la vapeur, M. Perras a interpellé les médias et les députés locaux, échangé avec des dizaines de citoyens et recueilli une pétition d’une centaine de noms. Il a même organisé une rencontre sur l’impact du bruit ferroviaire pour convaincre le conseil municipal « que c’est un dossier de santé publique avant tout ».

L’évènement, qui se tiendra à la fin de juin, réunira notamment un médecin de santé publique du CIUSSS de l’Estrie – CHUS et un chercheur en bruit industriel et environnemental. « Je suis épuisé, ça fait deux ans que je mène ça à bout de bras », a soupiré M. Perras en entrevue téléphonique.

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Jean-François D’Amour, directeur général de la Ville de Magog

« Le sifflet du train est un sujet dont on entend de plus en plus parler, le conseil est conscient de ces enjeux pour la population », témoigne le directeur général de la Ville, Jean-François D’Amour.

Un nouveau rapport d’experts, qui évaluera les coûts des travaux pour chacun des passages à niveau de la Ville, est attendu en août. Le conseil pourrait ainsi se prononcer avant l’adoption du programme triennal d’immobilisations, en octobre.

À Sherbrooke aussi

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Un train de marchandises près du lac des Nations, à Sherbrooke

Magog est loin d’être la seule ville interpellée par ses citoyens.

« Si c’était à 9 h, à 15 h et à 19 h ou 20 h, on n’aurait pas de problème. Mais cette nuit, le train est passé trois fois. Et c’est un sifflet très aigu, très sauvage, et qui dure », s’indigne le Sherbrookois Marcel Lessard, qui habite près du lac des Nations, aux abords duquel plusieurs se plaignent des trains. Sa conjointe Madeleine Garand, cofondatrice du Comité pour la quiétude des Sherbrookois, a plaidé leur cause au conseil municipal en février dernier. Ils y ont été accueillis avec empathie… et réalisme.

  • Madeleine Garand a parlé d’un « irritant chronique » et a insisté pour arriver à fixer un plan d’intervention afin de progresser dans ce dossier, qui sera nécessairement un « long processus ».

    PHOTO CLAUDE ROUSSEL, ARCHIVES LA TRIBUNE

    Madeleine Garand a parlé d’un « irritant chronique » et a insisté pour arriver à fixer un plan d’intervention afin de progresser dans ce dossier, qui sera nécessairement un « long processus ».

  • La réponse de la Ville est venue de son directeur général, Éric Sévigny, qui a averti d’emblée que la solution sera complexe à déployer et demandera « beaucoup de temps et beaucoup d’efforts ».

    PHOTO CLAUDE ROUSSEL, ARCHIVES LA TRIBUNE

    La réponse de la Ville est venue de son directeur général, Éric Sévigny, qui a averti d’emblée que la solution sera complexe à déployer et demandera « beaucoup de temps et beaucoup d’efforts ».

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« Ce train-là, personnellement, me réveille toutes les nuits », leur a répondu le directeur général, Éric Sévigny. « C’est un GROS dossier, a-t-il toutefois prévenu. Ça serait malhonnête de vous dire que d’ici la fin de l’année, la problématique de bruit va être éliminée. »

Avant d’être nommé à Sherbrooke, l’été dernier, M. Sévigny a dirigé la Ville de Bromont, qui avait commandé une étude sur le sujet. Le rapport, qui comprend trois scénarios, devrait être présenté aux élus « dans quelques semaines », nous a indiqué la porte-parole de la Ville, Catherine Page.

À Sherbrooke, où le comité exécutif a promis d’accompagner les citoyens, la Ville a créé un groupe de travail commun avec le Comité pour la quiétude. Mais même quand elles sont réceptives, les municipalités n’ont pas de baguette magique.

Saint-Jean-sur-Richelieu, en Montérégie, a organisé une rencontre citoyenne avec une médecin en santé publique au début de 2018, puis commandé une étude. Pour les deux premiers passages à niveau, « les travaux devraient se réaliser, si tout va bien, cet été, pour que le sifflet cesse cet automne », nous a confirmé une porte-parole de la Ville, Marie-Pier Gagnon. Pour ces deux passages, sur le chemin de la Coulée-des-Pères et dans la rue Deland, il en coûtera près de 200 000 $. Saint-Jean en compte 33 autres… « C’est une tâche qui est complexe et qui représente des investissements considérables pour une municipalité. »

À Lévis, en banlieue de Québec, les 2 millions prévus pour les quatre passages du secteur Charny ne semblent pas suffire. Estimant les demandes du Canadien National (CN) « exagérées », la Ville a fait une demande de médiation à l’Office des transports du Canada (OTC) en décembre dernier.

Le problème ne date pas d’hier. « Plusieurs municipalités ne parviennent pas à s’entendre avec la compagnie de chemin de fer et Transports Canada sur les exigences d’un règlement anti-sifflet », avait signalé l’Union des municipalités du Québec (UMQ) dans un mémoire à Ottawa en 2005. En ce moment, c’est surtout sur la sécurité ferroviaire en général que les municipalités interpellent l’UMQ et la Fédération québécoise des municipalités (FQM), nous ont dit les deux organisations. Mais plusieurs municipalités d’autres provinces, notamment en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique, mènent aussi des démarches pour voir comment sécuriser leurs passages à niveau, et à quel coût.

Siffler pour la sécurité

C’est la réglementation fédérale qui oblige les transporteurs ferroviaires à actionner leur sifflet à l’approche des passages à niveau. Le but étant de prévenir automobilistes, piétons et cyclistes, c’est tout sauf discret.

La séquence de sifflement en quatre coups (deux longs, un bref, un long) doit émettre au moins 96 décibels (dB). Le Canada n’imposant pas de volume maximal, le Canadien Pacifique, qui circule en Estrie, dit respecter la limite américaine de 110 dB.

À titre de comparaison, une tondeuse émet environ 90 dB et une scie à chaîne, 100 dB.

Les trains qui roulent à plus de 44 milles à l’heure (70,8 km/h) doivent siffler 400 m avant le croisement et les plus lents, 20 secondes avant. Dans les secteurs comptant plusieurs passages à niveau rapprochés, un même convoi peut ainsi se faire entendre plusieurs fois de suite.

Les municipalités qui veulent faire taire les sifflets à un passage à niveau doivent s’assurer que celui-ci réponde aux exigences fédérales, et en convenir avec l’entreprise qui exploite la voie ferrée. Si les parties n’arrivent pas à s’entendre, elles peuvent demander à Transports Canada de prendre une décision ministérielle, qui sera sans appel.

Consultez la procédure fédérale

Des effets sur la santé

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Le passage à niveau de la rue Merry, au centre-ville de Magog, à proximité du parc de la pointe Merry

Les sifflets de train peuvent perturber le sommeil profond, et même à 100 m du rail, plusieurs résidants se disent très dérangés par le bruit ferroviaire, indique Tony Leroux, audiologiste et chercheur spécialisé en bruit industriel et environnemental.

Au passage d’un train de marchandises, un résidant qui habite à 30 m du rail est exposé à 68 décibels (dB) en moyenne à l’extérieur, montre une recherche pilotée par M. Leroux1.

Si cette personne dort la fenêtre ouverte, elle sera exposée à environ 50 dB, un niveau sonore « très au-dessus » des 32 dB considérés comme acceptables la nuit, souligne celui qui est également professeur à l’École d’orthophonie et d’audiologie de l’Université de Montréal.

PHOTO FOURNIE PAR TONY LEROUX

Tony Leroux, chercheur spécialisé en bruit industriel et environnemental, et professeur à l’École d’orthophonie et d’audiologie de l’Université de Montréal

C’est un enjeu de santé, clairement. Il est démontré dans la littérature qu’à partir de 32 [dB] et plus, on va commencer à modifier la structure du sommeil.

Tony Leroux, audiologiste et chercheur spécialisé en bruit industriel et environnemental, professeur à l’École d’orthophonie et d’audiologie de l’Université de Montréal

Un sifflement de train qui se répète nuit après nuit peut raccourcir ou interrompre les stades de sommeil profond « qui sont très importants pour récupérer ». Perçu par le système auditif comme un signal d’alarme, ce bruit intermittent entraîne aussi le relâchement de cortisol, l’hormone de stress. « Ça vient augmenter le risque de problèmes cardiovasculaire, d’hypertension, d’infarctus du myocarde. Et ça, on le voit aussi s’il n’y a pas d’éveil. »

Et à 100 m d’une voie ferrée, 15 % des résidants se disent fortement dérangés par le bruit ferroviaire, montre une enquête menée par son équipe dans 5 municipalités québécoises.

« Je ne m’attendais pas à ce que le niveau de dérangement soit aussi élevé », dit M. Leroux en citant l’Organisation mondiale de la santé (OMS), selon laquelle un seuil critique est atteint lorsque 10 % d’une population est fortement dérangée par le bruit ferroviaire.

Le dérangement perçu dépend beaucoup de la relation à la source de bruit, souligne toutefois le chercheur, qui participera à la rencontre organisée par la Coalition pour une meilleure qualité de vie à Magog en juin.

« Vous avez deux résidants à distance égale d’une éolienne, mais l’un d’eux est un propriétaire qui en reçoit des redevances, et pas l’autre. Devinez lequel des deux est le plus dérangé », illustre-t-il.

Difficile à prédire

Comme bien des municipalités québécoises, Magog s’est développé autour du chemin de fer, qui passe derrière sa rue principale et près de ses plans d’eau. C’est une couture familière dans le paysage. La future maison des aînés et alternative, sur le chemin Southières, est à moins d’un coin de rue d’un passage à niveau.

Plusieurs des résidants à qui nous avons parlé n’ont pas voulu être cités. C’est notamment le cas d’un propriétaire qui s’est résigné à vendre sa maison pour fuir le bruit, mais aussi d’une femme qui, n’ayant pas de difficulté à se rendormir, nous a dit ne pas comprendre « que ça dérange autant les gens ».

Difficile, donc, de prédire de quel côté penchera le conseil municipal : même si les villes peuvent demander des subventions fédérales pour améliorer leurs passages à niveau, elles doivent quand même financer une partie de l’opération. Le passage le plus cher à aménager coûterait 450 000 $, le moins dispendieux, 116 000 $, selon les estimations dont dispose la Ville.

« Si le conseil se positionne cette année, il faut des plans et devis. J’aurais tendance à dire plans et devis en 2024, réalisation quelque part en 2025 » pour les premiers passages à niveau, estime le directeur général, Jean-François D’Amour.

Dans tous les cas, le train sifflera encore maintes fois à Magog.

1. Source : Rail noise annoyance in a context of low to moderate traffic density, affiche présentée au 13th ICBEN Congress on Noise as a Public Health Problem, juin 2021

Y a-t-il plus de trains en Estrie ?

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Le réseau ferroviaire près du lac des Nations, à Sherbrooke

Depuis que le Canadien Pacifique (CP) a acquis le réseau du Centre du Maine et du Québec (CMQ) en 2019, les trains de marchandises y passent plus souvent, et ça risque d’augmenter encore, entend-on un peu partout en Estrie. Dans quelle mesure ? Nous avons tenté de le savoir.

Le train qui, avec un ou deux convois par jour, « avait pratiquement disparu du paysage il y a quelques années » passe maintenant quatre à cinq fois, dont « souvent deux fois la nuit », a indiqué le directeur général de la Ville de Sherbrooke, Éric Sévigny, au conseil municipal en février dernier.

Depuis que le Canadien Pacifique a repris la propriété du chemin de fer, il a fait de gros investissements pour améliorer la rapidité, la sécurité, mais en même temps la fréquence.

Éric Sévigny, directeur général de la Ville de Sherbrooke

Sherbrooke et Bromont disent recevoir davantage de plaintes et de demandes liées aux trains. Les citoyens ne sont pas les seuls concernés. À Magog, plusieurs commerçants ont signé la pétition de la Coalition qui réclame la fin des sifflements. Deux promoteurs immobiliers, Belval et le Groupe Custeau, sont aussi favorables à la démarche.

« On vit avec, mais s’il n’y avait pas de bruit, on serait tous plus heureux », dit Tiffany Chartrand, vice-présidente, marketing, chez Belval. « Par souci de la qualité de vie des gens, c’est sûr que ce serait intéressant qu’il y ait des investissements pour qu’il n’y ait pas de sifflet », note Jean-François Poulin, vice-président, planification et développement urbain, au Groupe Custeau.

À Magog comme dans plusieurs villes de l’Estrie, la voie ferrée n’est jamais loin, et on continue de bâtir à proximité. Mais est-elle plus fréquentée ?

En achetant le réseau du CMQ, le CP avait annoncé son intention d’y investir jusqu’à 75 millions US en trois ans pour le rendre plus sécuritaire et pouvoir y rouler plus vite. L’entreprise disait compter sur la modernisation du port de Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, pour augmenter son volume d’activité.

« Le port de Saint-Jean connaît une formidable croissance », s’est réjoui le VP exécutif et chef du marketing du CP, John Brooks, en présentant les résultats de fin d’année 2022 aux investisseurs.

La Ville de Saint-Jean a d’ailleurs récemment annoncé près de 900 000 $ d’investissements pour faire cesser les sifflements à deux de ses passages à niveau qui « ont connu une augmentation importante de l’activité ferroviaire et devraient connaître d’autres augmentations au cours des prochaines années, à mesure que le port de Saint John continue de croître ».

Ce boom se répercute-t-il dans l’Estrie ? Interrogé sur la fréquence de ses trains de marchandises sur le réseau du CMQ, le CP n’a pas fourni de réponse.

« Les volumes varient selon l’économie et les besoins des expéditeurs ferroviaires partout en Amérique du Nord », nous a indiqué la porte-parole de l’entreprise, Stacy Patenaude, par courriel.

Dans le cadre d’un mandat gouvernemental sur le bruit ferroviaire, le chercheur Tony Leroux a demandé aux entreprises des données sur leurs fréquences moyennes et leur matériel roulant au Québec. Silence radio. « Ils nous ont ignorés : des courriels, des lettres, des téléphones… rien. Je ne m’attendais pas à ça ! »

Son équipe a donc dû passer une quinzaine de jours à prendre des mesures et à interroger des résidants à proximité de voies ferrées. « D’autres chercheurs qui travaillent dans le domaine des transports m’ont dit : “C’est de notoriété publique, ils ne t’enverront jamais ça !” », raconte-t-il, encore interloqué.