Les travaux majeurs sur le pont Laviolette, dont la dalle centrale doit être remplacée, seront lancés le 31 mars. Québec assure que les impacts sur la mobilité seront « limités au maximum », la fermeture entière de cette infrastructure névralgique étant d’emblée exclue. La plupart des matériaux seront d’ailleurs préfabriqués pour réduire l’incidence des travaux.

« Évidemment, on ne peut pas avoir aucun impact, mais on veut vraiment limiter au maximum les conséquences sur la fluidité de la circulation », a assuré la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, en conférence de presse lundi matin à Trois-Rivières.

Emprunté quotidiennement par plus de 42 000 automobilistes, dont 9 % de camions lourds, le pont Laviolette dispose toujours de sa même dalle de béton d’origine aux travées centrales. Malgré de nombreux travaux réalisés il y a une vingtaine d’années, entre 1994 et 2005, des interventions récurrentes étaient devenues inévitables, la dégradation de l’infrastructure étant en progression depuis déjà plusieurs années.

Mme Guilbault a assuré lundi « qu’aucune fermeture complète n’est prévue pendant les travaux ». La fermeture de deux voies sur quatre, majoritairement de nuit, est toutefois en vue. « Dans la mesure du possible », le ministère des Transports affirme que les quatre voies de circulation demeureront ouvertes durant le jour, la semaine.

Divers « blitz de travaux », surtout lors de certaines fins de semaine ou lors « de périodes ciblées », devraient néanmoins être réalisés jusqu’en 2025, ce qui risque de provoquer son lot de congestion dans la région. Des précisions seront données dans les prochains jours sur la nature exacte de ces entraves.

Fermer entièrement le pont Laviolette aurait causé des détours importants. En moyenne, un usager aurait dû parcourir 280 kilomètres en plus pour le même trajet, calculent les autorités.

Préfabriqués pour gagner du temps

La nouvelle dalle du pont sera d’ailleurs construite à partir d’éléments préfabriqués pour limiter les impacts sur les usagers, un peu comme l’a fait le Réseau express métropolitain dans l’ouest de l’île de Montréal, au-dessus des axes autoroutiers. « C’est une technique très innovante. On l’a utilisée dans 12-15 projets, et c’est inclus dans l’étude d’au moins 20 autres projets. Ça nous permet d’être beaucoup plus efficaces et de réduire l’incidence sur la qualité de vie des gens », a soulevé Mme Guilbault.

Québec estime que la durée de vie utile du pont Laviolette, après le remplacement de sa dalle centrale, sera d’environ 70 ans. C’est l’entreprise de Saint-Eugène BPDL qui sera chargée de construire les dalles, dans son usine du Centre-du-Québec. « La qualité va réellement être égale pour toutes les dalles, car elles seront fabriquées dans un milieu fermé où on contrôle l’humidité », a souligné lundi le député de Drummond–Bois-Francs, Sébastien Schneeberger, aussi adjoint parlementaire de la ministre Guilbault.

Celle-ci s’est aussi voulue rassurante quant à la circulation sur le pont pendant les travaux. « Ce pont-là est toujours sécuritaire. Des fois, quand on parle de réfections majeures, on peut avoir cette crainte-là, mais le pont est sécuritaire, il va continuer de l’être. Tout le monde peut continuer de l’utiliser en toute tranquillité, incluant pendant les travaux », a-t-elle insisté.

Rappelons que les travaux préparatoires entourant le pont Laviolette, qui relie Trois-Rivières et Bécancour, mais qui est surtout l’unique lien routier surplombant le fleuve Saint-Laurent entre Québec et Montréal, sont en cours depuis l’automne 2022 sous le tablier de l’infrastructure. Des plateformes ont par exemple été installées en vue des travaux majeurs, qui coûteront au total plus de 261 millions.

Sur place, le ministre responsable de la Mauricie–Centre-du-Québec, Jean Boulet, a parlé d’un « projet ambitieux ». « On a échangé avec les chambres de commerce, le Festivoix, le Grand Prix… On ne prendra personne par surprise. C’est un grand cadeau que le ministère des Transports nous fait, parce que c’est ce qui inquiète les personnes : les écueils. On veut être le moins dérangeant possible », a-t-il maintenu.

Le consortium responsable des travaux, Réfection Pont Laviolette (RPL), est d’ailleurs entièrement québécois, s’est réjoui M. Boulet. « Le contrat de surveillance est aussi assuré par un consortium originaire de la région. Ce pont-là, tout le monde s’y associe. On aime le pont Laviolette », a-t-il conclu.