L’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Mauricie croit pouvoir éventuellement capturer le troupeau de vaches qui sont en liberté depuis plusieurs mois dans la région, mais déplore le manque de soutien de la part des autorités compétentes.

Une vingtaine de bêtes sont en liberté près de Saint-Sévère après s’être échappées de leur enclos en juillet. Elles ont réussi à esquiver les précédentes tentatives de les capturer, même celle d’une équipe de cowboys de Saint-Tite.

Selon le porte-parole de la Fédération de l’UPA de la Mauricie, Jean-Sébastien Dubé, des producteurs agricoles sont présentement au travail afin de mettre en place un stratagème pour mettre la main au collet des animaux qui font la manchette depuis la parution d’un article du Nouvelliste plus tôt cette semaine.

Des producteurs installent depuis mercredi des mangeoires pour attirer les vaches. Ces dispositifs ont toutefois la particularité de pouvoir rendre prisonnière la tête des vaches pendant qu’elles mangent, ce qui permettrait à leur propriétaire de les récupérer.

Cette technique pourrait paraître simple, mais il faudra malgré tout faire preuve de « patience et de minutie », selon M. Dubé.

« Ce sont des vaches qui sont en cavale depuis plusieurs mois, qui sont rendues à l’état sauvage et qui n’ont pas nécessairement côtoyé l’humain — parce que ce sont de jeunes vaches », a-t-il rappelé samedi en entrevue avec La Presse Canadienne.

« Il faut donc être extrêmement patients et extrêmement minutieux dans nos opérations pour ne pas les effrayer. On peut comprendre aussi qu’elles ont peut-être été attaquées par des coyotes ou peu importe, donc c’est normal que les vaches soient craintives », a ajouté le porte-parole.

Les vaches se sont approchées des mangeoires vendredi soir et elles sont demeurées tout près samedi. M. Dubé continue de croire qu’elles finiront par mordre à l’hameçon.

Plus tôt samedi, l’UPA avait lancé un appel pour trouver des bénévoles qui possèdent de l’expertise ou du matériel qui pourrait éventuellement servir dans une opération. M. Dubé a souligné que l’UPA n’a pas l’intention d’immédiatement recourir aux services de ces bénévoles, mais qu’il vaut mieux savoir où trouver de l’aide lorsque l’on en a besoin rapidement.

M. Dubé ne pense par ailleurs pas que les animaux mettent la sécurité du public en péril — quoique certaines vaches ont été aperçues au milieu d’une rue vendredi soir.

Manque de leadership

Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), qui a qualifié la situation de « complexe et sans précédent », a envoyé une équipe afin de mettre en œuvre un plan pour capturer le troupeau.

Jean-Sébastien Dubé aurait toutefois souhaité voir le MAPAQ jouer un rôle plus important — et plus rapide — dans ce dossier.

« On aurait aimé que le MAPAQ mette en place un plan d’intervention avec au besoin d’autres ministères — on parle de la Faune, de la Sécurité publique, de la Sûreté du Québec et des autorités municipales — pour déterminer comment on coordonne ça », a-t-il expliqué.

« Il n’y a vraiment aucune autorité qui a été présente sur le terrain pour coordonner les opérations de recherche et de sauvetage, donc on a laissé la tâche aux citoyens et aux producteurs de ramener ces vaches-là. C’est un peu comme si on avait laissé des gens dont la maison brûle éteindre le feu, ce qui nous semblait un peu illogique. »

Le maire de Saint-Sévère, Jean-Yves St-Arnaud, avait déclaré mercredi à La Presse Canadienne que la municipalité avait demandé de l’aide au gouvernement, mais que le MAPAQ et le ministère de la Faune lui ont répondu qu’ils ne s’occupaient pas d’animaux d’élevage.

Le maire St-Arnaud a estimé que les animaux ont causé entre 20 000 $ et 25 000 $ de dégâts dans les cultures en se couchant dans des champs de soja et en mâchant des épis de maïs. La municipalité n’a été informée de la cavale qu’en octobre, quand les taures ont commencé à se balader sur des terrains résidentiels et dans les rues.