Pendant que les annonces de branchements à haute vitesse se multiplient au Saguenay–Lac-Saint-Jean, la petite municipalité de Lac-Sainte-Marie, en Outaouais, se demande quand ses résidants auront accès à la fibre optique que Bell Canada a passée dans le village. Pour l’instant, celle-ci dessert seulement les environs du lac Pemichangan, où le grand patron de Bell possède un chalet.

Quelque 965 foyers situés dans 11 municipalités du Saguenay–Lac-Saint-Jean auront accès à un service internet haute vitesse d’ici l’automne 2022, a annoncé le gouvernement Legault lundi. Cet investissement de 7,5 millions de dollars vise aussi à rehausser la couverture cellulaire sur une partie de la route 155 et sur la quasi-totalité de la route 169, qui relie la région à Québec par la route 175. L’essentiel de la somme provient de Québec (5 millions de dollars) et de Bell Mobilité (1,2 million). L’agence interrégionale AIDE-TIC, les municipalités et Promotion Saguenay ont fourni le reste.

C’est la deuxième annonce en moins de deux semaines dans la région. Un investissement de près de 1,2 million pour plus de 1650 foyers avait été annoncé le 26 février.

« Il y a d’autres nouvelles qui viennent », a promis la députée de Chicoutimi et ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, en point de presse. « Bientôt, si je peux dire avant l’été, on va peut-être entendre parler aussi de Saint-David-de-Falardeau. »

Pendant ce temps en Outaouais

Les résidants de Lac-Sainte-Marie, eux, se demandent plutôt quand Bell leur permettra de profiter de la fibre optique qu’elle a déroulée le long de leur rue principale. La municipalité a fourni les permis en 2019, mais depuis, seule une zone de villégiature aux abords du lac Pemichangan, à une trentaine de kilomètres du cœur du village, s’est vue offrir la haute vitesse.

« C’est comme un autobus : il y a un circuit d’autobus, mais il n’arrête pas nulle part », a déploré le directeur général de la municipalité, Yvon Blanchard, en entrevue avec La Presse lundi matin.

Une situation qui dérange d’autant plus que le chalet du grand patron de Bell, près du lac Pemichangan, est desservi par cette haute vitesse, rapportait Radio-Canada il y a deux semaines.

Bell avait alors indiqué que son président et chef de la direction, Mirko Bibic, n’avait rien à voir avec la couverture de cette zone, qui faisait partie des secteurs proposés par l’entreprise dans le cadre de programmes de subventions gouvernementales.

Située à un peu moins d’une heure de route au nord d’Ottawa, dans la municipalité régionale de comté (MRC) de la Vallée-de-la-Gatineau, Lac-Sainte-Marie compte environ 25 entreprises et un millier de résidences sans accès à la fibre optique. Son maire, Gary Lachapelle, dit en avoir parlé au directeur des affaires gouvernementales de Bell, Charles Gosselin, après le reportage. « Il m’a dit d’attacher notre tuque, qu’on était pour avoir la haute vitesse au mois de mars », raconte M. Lachapelle. Mais lors d’un récent appel, vendredi dernier, « c’était rendu au mois de juin », affirme le maire.

« Il y a peut-être une mauvaise compréhension, mais il n’y a pas de retard dans le projet », a répondu M. Gosselin lundi.

Si l’épine dorsale de fibre optique était subventionnée, le « dernier kilomètre » pour relier les résidants de Lac-Sainte-Marie est financé par Bell, a-t-il précisé. Ce branchement sera fait « d’ici l’été et, pour les derniers, quelque part durant l’été ».