L’entreprise Keolis Canada, maison mère de Orléans Express, menace de suspendre le voyagement par autocar à l’est de Rimouski en raison de difficultés financières liées à la pandémie. Cette interruption de service pourrait survenir aussi tôt que le 7 février prochain s’il n’y pas d’aide du gouvernement.

Dans une lettre adressée aux élus de la Gaspésie, la compagnie canadienne met en lumière le manque de clientèle, le faible achalandage et le peu de revenus.

« Keolis Canada est au cœur d’une crise sans précédent qui affecte fortement sa capacité financière, et par conséquent, le maintien de ses activités », a évoqué dans la lettre le président-directeur général, Pierre-Paul Pharand. Selon lui, la pérennité de l’entreprise est en péril.

M. Pharand assure qu’une rencontre d’urgence a été sollicitée auprès du gouvernement du Québec au sujet d’une aide financière pour supporter le service dans l’est du Québec. Or, les demandes auprès du ministre des Transports sont restées sans réponse.

La compagnie a d’ailleurs essayé de communiquer avec la ministre responsable de la région de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Marie-Ève Proulx, pour avoir son appui. Jusqu’à aujourd’hui, Orléans Express n’a pas encore eu la chance de consulter avec Mme Proulx.

Les besoins financiers ont été communiqués depuis l’an dernier et la demande de rencontre fut émise il y a plusieurs semaines déjà. Sans aide éventuelle du gouvernement québécois, Keolis Canada devra procéder à des coupures de services dès le mois de février.

« Nous sommes conscients que nos services sont essentiels pour la mobilité de plusieurs personnes [en] Gaspésie. Sachez que cette décision est loin d’être facile, mais elle est toutefois nécessaire afin de minimalement traverser cette crise », y est-il rapporté.

Après avoir reçu sa lettre jeudi, le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, a rapidement organisé une conférence téléphonique avec Keolis Canada aux côtés de ses collègues députés de Gaspé et de Bonaventure vendredi après-midi. Les conclusions de cette rencontre sont que la menace est « très sérieuse », selon M. Bérubé.

« À partir du 7 février, il n’y aura plus de service d’autocar à l’est de Rimouski, touchant ainsi l’ensemble de la péninsule gaspésienne. Les conséquences sont importantes pour la mobilité régionale, donc je souhaite ardemment que le gouvernement du Québec réponde avec satisfaction à leur demande, qu’on va supporter dans le contexte », a-t-il affirmé.

Tout n’est pas perdu, car une réunion serait mise en branle mercredi prochain avec le gouvernement. « En souhaitant qu’on puisse trouver une solution puisque les conséquences sur l’image de la région et sur les possibilités de mobilité sont sévères », a conclu le député.