(Sherbrooke) Un différend a éclaté à Sherbrooke entre le maire et une conseillère municipale qui évoque la possibilité que l’ancien repaire des Hells Angels situé dans l’arrondissement Lennoxville soit transformé en centre d’interprétation de la criminalité.

Le maire de Sherbrooke, Steve Lussier, a souvent fait part de sa volonté que le bunker situé sur la rue Wellington Sud soit détruit. Il a rappelé que l’immeuble a été le lieu de crimes graves.

C’est à cet endroit que se serait produite en mars 1985 l’exécution de cinq membres des Hells Angels d’un autre chapitre qui avaient été victimes d’une embuscade.

Pour sa part, la conseillère Évelyne Beaudin soutient que le secteur boisé qui entoure le bunker a énormément de potentiel pour devenir un bel espace public.

Quant au bunker lui-même, elle suggère d’éviter les décisions précipitées. La conseillère Beaudin a lancé l’idée de transformer l’édifice en musée de la criminalité, expliquant que ce n’est pas en détruisant un symbole de la criminalité qu’on va y mettre fin. À son avis, une source de peur peut devenir quelque chose de positif.

Elle reproche au maire Lussier de ne pas vouloir discuter et en profite pour demander à la population de lui faire part de sa préférence : que le bunker disparaisse ou qu’on le transforme.

Pour sa part, le maire Lussier affirme que la fin de la saga du bunker, confirmée le mois dernier par la Cour suprême du Canada, tourne une page d’histoire sombre à Sherbrooke. Il ajoute que ce lieu pourra retrouver une vocation plus appréciable et que la Ville de Sherbrooke pourra récupérer plus de 72 000 $ en taxes impayées.

En entrevue à La Tribune, Steve Lussier a ajouté que tant et aussi longtemps qu’il sera maire, il n’est pas question de penser qu’un projet de musée de la criminalité puisse voir le jour. Le premier magistrat qui a été élu à la tête de Sherbrooke en novembre 2017 s’attend aussi à ce que le bâtiment soit détruit rapidement.

L’immeuble a été saisi lors de l’opération SharQc menée par la police en avril 2009. Sa confiscation a été confirmée à la fin d’avril par la Cour suprême.

Parmi tous les bunkers que le groupe de motards détenait au Québec, celui de Lennoxville est le seul qui n’ait pas encore été démoli.