(Val d’Or) Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec, Pierre Dufour, ne croit pas que le moratoire sur la chasse à l’orignal demandé par les communautés algonquines qui ont érigé des barrages dans la Réserve faunique La Vérendrye soit une solution à court terme.

Il appelle plutôt les parties prenantes dans le dossier à s’asseoir et à entreprendre un dialogue pour tenter de trouver un compromis acceptable pour tous.

« Dans les circonstances actuelles, la suspension de la chasse dans la réserve faunique La Vérendrye n’est aucunement envisagée, a déclaré dans un communiqué le ministre Dufour. Je sollicite de nouveau la collaboration de tous et j’invite les parties prenantes à s’entendre le plus rapidement possible sans prendre en otage les amateurs de chasse qui exercent un droit inscrit dans la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune. Je tiens à rappeler à toutes les parties d’y aller de prudence afin que la saison de chasse se déroule de façon sécuritaire, et ce, afin de maintenir un climat propice au dialogue. »

Le ministre rappelle que les biologistes du MFFP ont travaillé en collaboration avec les communautés Anishinabeg du secteur pour faire l’inventaire des orignaux. Ils ont constaté que le cheptel avait baissé en densité par rapport au dernier recensement, mais pas de façon alarmante.

Le ministre se dit tout de même conscient du fait que les parties prenantes doivent agir pour préserver autant la chasse sportive que la chasse de subsistance.

Un autre barrage à Kitcisakik

Pendant ce temps, une autre communauté Anishinabeg, celle de Kitcisakik, a décidé de fermer l’un des chemins d’accès forestiers qui mènent à sa communauté.

Le chef, Régis Penosway, invoque non seulement le moratoire sur la chasse à l’orignal, mais aussi la COVID-19 pour justifier la fermeture. Les représentants de la communauté affirment qu’ils ne sont pas en mesure de vérifier la provenance des chasseurs qui se déplacent sur leur territoire.

Ils dénoncent également l’inaction du MFFP dans le dossier. « Cela fait plus de 30 ans que nous observons une diminution des orignaux sur le territoire et que nous levons des drapeaux rouges pour avertir le gouvernement, tonne Régis Penosway. Depuis deux ans nos demandes répétées pour un moratoire permettant la conservation de l’espèce sont restées lettre morte. Malheureusement, les barrages sont encore le seul moyen dont nous disposons pour faire bouger les choses. Le temps est à l’action ! »

Certains résidants ont également mentionné à La Presse Canadienne que des chasseurs frustrés qui avaient du faire un détour de deux heures roulaient à des vitesses excessives, mardi, dans les chemins de la communauté.

La SÉPAQ entre l’arbre et l’écorce

La Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ) suit de près la situation, et invite aussi les parties prenantes au dialogue. « C’est un dossier où nous ne sommes pas partie prenante, mais notre mandat est d’offrir la meilleure expérience possible à nos clients, explique le porte-parole de la SÉPAQ, Simon Boivin. Nous délivrons des permis basés sur les chiffres transmis par le MFFP, et nous reconnaissons son expertise. Il est important pour tout le monde de s’asseoir et de discuter plutôt que d’ériger des barricades. »