(Québec) Loin de se rallier au projet de tramway maintenant que son financement semble assuré, l’opposition officielle à l’hôtel de ville de Québec continue de le décrier.

« On n’est pas prêts », a pour une énième fois répété hier le chef de Québec 21, Jean-François Gosselin, lors de la séance du conseil municipal. Vulgaire bus sur rail, projet mal ficelé, opposition des citoyens… Les trois élus de l’opposition officielle ont multiplié les attaques au cours de la séance.

PHOTO PASCAL RATTHÉ, LE SOLEIL

Jean-François Gosselin, chef de Québec 21, a continué à décrier le projet de tramway dans la capitale nationale, hier, lors de la séance du conseil municipal.

Le chef de l’opposition a même laissé entendre que le maire Labeaume avait été absent d’une annonce à Montréal la semaine dernière parce que son projet « ne passerait pas la rampe aux yeux du gouvernement provincial ».

Complètement faux, a rétorqué Régis Labeaume. Il a qualifié les élus de Québec 21 de « Bonhommes Sept Heures », qui tentent d’effrayer la population dans le dossier du tramway.

« Valérie Plante a été d’une courtoisie exemplaire. Elle m’a invité à venir à Montréal faire l’annonce », a expliqué le maire Labeaume, qui faisait hier son retour au conseil municipal après des mois passés à soigner un cancer.

« Christian Dubé aussi m’a demandé d’y aller et j’ai pris la décision de ne pas y aller. C’était le moment de Mme Plante qui pouvait parler de la ligne rose, a ajouté Régis Labeaume. Et c’était un gros gain pour elle. C’est une situation gagnant-gagnant. »

Confirmation « d’un jour à l’autre »

La semaine dernière, le gouvernement du Québec a annoncé être parvenu à une entente avec la Ville de Montréal. Selon cet accord, Montréal va céder à Québec 800 millions d’une enveloppe fédérale qui lui était destinée. Cette somme va servir à boucler le projet de transport structurant de la capitale, qui doit recevoir au total 3 milliards des deux ordres de gouvernement.

En contrepartie, le gouvernement de François Legault s’est engagé à financer une partie de la « ligne rose », qui prendra la forme d’un tramway dans le sud-ouest de la métropole.

« Si Montréal fait ce choix-là [un tramway], ça ne doit sûrement pas être bon » pour Québec, a raillé le vice-président du comité exécutif, Rémy Normand, en s’adressant à Jean-François Gosselin.

Selon cet élu d’Équipe Labeaume, l’opposition officielle s’acharne sur le tramway parce qu’elle est tout simplement opposée à l’idée même d’un projet de transport en commun structurant dans la capitale.

« Il y a des gens à Québec qui veulent ratatiner le transport en commun, qui veulent ratatiner le projet de transport structurant et qui ne veulent pas que Québec devienne une ville moderne du XXIe siècle », a-t-il dit.

Le maire de Québec a expliqué hier qu’il attendait, avant de sabler le champagne, des confirmations définitives de tous les ordres de gouvernement.

« On va l’annoncer d’un jour à l’autre à Québec quand tout sera confirmé. J’ai deux lettres de confirmation entre les mains. Il en manque une », a précisé M. Labeaume. Le maire a dit attendre l’arrivée imminente de la lettre du ministre fédéral de l’Infrastructure, François-Philippe Champagne.