Le conseil municipal de Newport, au Vermont, a rejoint lundi le camp de ceux qui s'opposent à l'agrandissement d'un dépotoir qui est situé à 700 mètres du lac Memphrémagog en raison des répercussions possibles sur l'environnement, donnant ainsi espoir au président du Memphrémagog conservation inc. (MIC), Robert Benoit, de contrer le projet controversé.

Présent à la rencontre des élus lundi soir à Newport, M. Benoit s'est dit ravi d'avoir obtenu un tel appui du conseil municipal au moment où les opposants au projet d'agrandissement du site d'enfouissement situé à Coventry sont engagés dans une véritable course contre la montre.

En fin de journée, vendredi, l'Agence des ressources naturelles (ARN) du Vermont a donné le feu vert au projet d'agrandissement de 51 acres du site d'enfouissement, qui appartient à la New England Waste Services of Vermont (NEWSVT). Toutefois, les opposants au projet disposent d'une période de 30 jours pour contester cette décision.

Le conseil municipal de Newport a également adopté une autre résolution à l'unanimité qui aura pour effet de mettre fin au traitement du lixiviat - le jus des ordures - du lieu d'enfouissement à son usine d'épuration, forçant ainsi la NEWSVT à trouver une option de rechange. «Ce qui me préoccupe, c'est qu'on découvre souvent trop tard qu'un produit est dangereux», a affirmé lundi soir le maire de Newport, Paul Monette.

En moyenne, l'usine d'épuration de Newport traitait l'équivalent de 12 camions-citernes ou 56 781 litres de lixiviat par jour en provenance du site de Coventry avant de le rejeter dans la partie américaine du lac Memphrémagog. La NEWSVT pourrait se tourner vers l'usine d'épuration d'eau de Burlington, de Montpellier, d'Essex ou de Barre, des villes avec qui elle a déjà une entente.

«Nous sommes très heureux de la décision du conseil municipal. Pour nous, c'est une grande victoire. Cela fait longtemps qu'on se battait pour cette décision», a affirmé hier à La Presse M. Benoit au sujet de la décision de Newport de ne plus traiter le lixiviat. Au passage, il a aussi salué la croisade menée par ses alliés du Vermont qui sont membres du groupe DUMP (Don't Undermine Memphremagog Purity).

Selon lui, la contestation s'organise chez les Vermontois pour stopper le projet d'agrandissement du lieu d'enfouissement. M. Benoit, qui est un ancien député de l'Assemblée nationale, souhaite que les élus canadiens de tous les ordres de gouvernement s'investissent dans ce dossier, comme l'a fait d'ailleurs le député fédéral libéral de Brome-Missisquoi, Denis Paradis.

«Abominable»

Dans une entrevue à La Presse, M. Paradis a vivement dénoncé la décision de l'Agence des ressources naturelles du Vermont d'accorder le permis à la NEWSVT.

«On va passer de 250 000 tonnes de déchets par année à 600 000 tonnes par année. On va plus que doubler la capacité du site sur une période de 22 ans. C'est abominable parce que toute la partie canadienne du lac, c'est de l'eau potable, 200 000 personnes de Sherbrooke et Magog boivent cette eau. Mais pourquoi agrandir un dépotoir à côté d'un lac?», avait notamment affirmé M. Paradis.

- Avec la collaboration de La Tribune