La municipalité de Saint-Jacques-le-Mineur a adopté un règlement interdisant la circulation de camions sur certaines routes, la nuit. « C'est une question de santé publique », affirme la mairesse.

Contrairement à Varennes, qui dit ne rien pouvoir faire pour soulager ses citoyens qui souffrent du camionnage intensif de nuit près d'une carrière fournissant le chantier de l'échangeur Turcot, la Ville de Saint-Jacques-le-Mineur a pris les grands moyens pour permettre à ses résidants de dormir sans être dérangés par le bruit des camions.

La semaine dernière, Saint-Jacques-le-Mineur, en Montérégie, a adopté un règlement interdisant le camionnage dans certaines rues de 21 h à 6 h. De plus, ce nouveau règlement interdit les activités d'exploitation industrielle de carrières, de sablières ou de gravières entre 18 h et 6 h, du lundi au vendredi, et à partir de midi le samedi.

Ce règlement intervient à la suite de la reprise du transport de nuit dans certaines rues de la municipalité, près de la carrière Saint-Jacques acquise par Demix au printemps dernier.

« Il n'y a jamais eu de transport de nuit depuis plus de 14 ans à Saint-Jacques-le-Mineur », a affirmé Johanne Plamondon, qui réside près de la carrière.

« Le transport de nuit devait être exceptionnel selon Demix, mais il s'est prolongé à trois reprises. »

DEMANDE D'INJONCTION

Il y a deux semaines, La Presse a rapporté que des résidants du chemin de la Butte-aux-Renards, à Varennes, n'en pouvaient plus des bruits causés par les milliers de camions qui circulent sur cette route rurale durant la nuit. Ces camions transportent des matériaux de la carrière Demix, à Varennes, jusqu'au chantier de l'échangeur Turcot. Des résidants avaient évoqué des troubles de sommeil et certains envisageaient même la possibilité de quitter leur maison chaque fin de semaine pour retrouver un peu de quiétude.

Les résidants avaient déposé une demande d'injonction à la Cour supérieure contre la Ville de Varennes et la société mère de Demix, entre autres. Ils avaient demandé à la Cour d'interdire le camionnage de nuit sur ce tronçon de route en invoquant la perte de jouissance de leurs résidences. La Cour supérieure n'a pas encore entendu la cause.

« ON VEUT QUE NOS CITOYENS PUISSENT DORMIR »

La mairesse de Saint-Jacques-le-Mineur, Lise Sauriol, affirme que le nouveau règlement de la municipalité est motivé par sa volonté de protéger les citoyens.

« Pour nous, le bien-être des citoyens est une priorité. On veut que nos citoyens puissent dormir la nuit. C'est une question de santé publique. »

En ce qui a trait à la légalité du règlement, Mme Sauriol soutient que les municipalités ont le droit de réglementer la circulation dans toutes les rues qui relèvent de leur compétence.

Le règlement adopté a été envoyé au ministère des Travaux publics pour approbation.

Ni la mairie de Varennes ni l'entreprise Demix n'ont rappelé La Presse.