Le ministre des Affaires municipales, Martin Coiteux, refuse d'envisager des défusions à Longueuil, comme le demandent trois maires de la Rive-Sud.

«Ce n'est pas la priorité du gouvernement et même des Québécois de rejouer le film des fusions-défusions», a-t-il déclaré à la sortie du conseil des ministres, aujourd'hui. Il a ajouté que «ce n'est pas un sujet d'actualité».

Le ministre Coiteux répondait aux maires des villes de Brossard, Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Lambert qui lui demandent de revoir le fonctionnement de l'agglomération de Longueuil, sans quoi elles forceront leur défusion.

Les trois maires étaient de passage à Québec aujourd'hui pour interpeler le ministre des Affaires municipales, Martin Coiteux. Ils lui demandent de profiter du dépôt prochain de son projet de Loi devant modifier les pouvoirs des villes afin de revoir de fond en comble le fonctionnement de l'agglomération de Longueuil.

«On veut la modernisation de l'agglomération de Longueuil, sinon on va sortir de l'agglo», résume Paul Leduc, maire de Brossard.

«Faut que ça change ou ça casse», ajoute Martin Murray, maire de Saint-Bruno.

Reconnaissant que la grogne est toujours présente dix ans après les défusions - pas uniquement à Longueuil -, le ministre Coiteux juge néanmoins que la priorité doit aller à la refonte des pouvoirs des villes qu'il est à piloter. Ce dossier devrait le tenir occupé pour le reste du présent mandat, a-t-il précisé. «On est actuellement en train de mettre en oeuvre la plus importante réforme des relations Québec-municipalités des dernières décennies. C'est majeur.»

Il n'a pas été possible de s'entretenir avec la mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire. Dans une déclaration envoyée à La Presse par courriel, elle indique que «pendant que certains maires veulent refaire leurs batailles perdues à un an de leur élection, je préfère regarder en avant».

Une MRC, pas une agglo

Lors de leur sortie, les trois maires ont proposé que l'agglomération soit remplacée par une structure se rapprochant davantage d'une municipalité régionale de compté, où chaque élu a un vote égal. Présentement, la prépondérance des votes est établie en fonction du poids de la population. Longueuil, qui est majoritaire avec 58 % des voies, doit toutefois avoir l'appui d'une des quatre villes liées.

Autre suggestion, la nouvelle structure devrait pouvoir compter sur ses propres fonctionnaires, plutôt qu'être gérée par les employés des Longueuil.

Quant au financement des services, les élus souhaitent qu'il ne soit pas établi uniquement en fonction de la richesse foncière, soit la valeur des immeubles. Ils proposent une formule où la moitié du financement est établie en fonction de la valeur foncière et l'autre en fonction du poids de la population.

Les trois maires ont abondamment cité une récente étude du Centre sur la prospérité et la productivité HEC Montréal qui a souligné l'augmentation rapide des dépenses dans les villes liées à Longueuil. S'il s'oppose à rouvrir le dossier des fusions-défusions, le ministre Coiteux a tout de même dit qu'il était prêt à étudier sérieusement ce rapport.

Population de l'agglomération de Longueuil

• Longueuil: 242 701

• Brossard: 86 054

• Boucherville: 41 877

• Saint-Bruno-de-Montarville: 26 886

• Saint-Lambert: 22 159

Source: Ministère des Affaires municipales, 2016