Le Réseau de transport de Longueuil (RTL) privilégie désormais les arrêts situés en aval des intersections pour améliorer l'efficacité de son service. Si la Société de transport de Montréal (STM) écarte cette mesure, le principal transporteur de la Rive-Sud affirme que celle-ci a contribué à réduire de beaucoup le temps de parcours de son nouveau service d'autobus rapides.

La Presse a publié hier les résultats d'une étude de chercheurs de McGill ayant déterminé que changer l'emplacement des arrêts de l'autre côté des intersections plutôt qu'en amont permettait de gagner de précieuses secondes. C'est en plein ce que le RTL dit avoir constaté depuis qu'il a lancé en 2013 un service express sur le boulevard Roland-Therrien.

«Oui, on a noté des gains de temps avec les arrêts en aval, mais ce n'est pas le seul élément», dit Anne-Louis Milot, porte-parole du RTL. Le transporteur dit avoir réduit de neuf minutes par direction le temps de service de ses autobus sur le boulevard Roland-Therrien en multipliant les mesures. Outre le déplacement des arrêts en aval, Longueuil a implanté des voies réservées sur l'artère, installé des feux de signalisation prioritaires et espacé davantage les arrêts.

Les avantages

Parmi les avantages des arrêts en aval, le RTL affirme que ceux-ci permettent de pleinement profiter de l'effet des feux prioritaires. «Quand il y a un feu prioritaire, c'est mieux d'avoir un feu en aval parce que si on est pris pour faire descendre des gens en amont, on manque cet effet», résume Anne-Louise Milot. À noter, contrairement à Montréal où un feu chandelle permet aux autobus de s'engager avant les voitures à une intersection, le système prioritaire de Longueuil prolonge de quelques secondes le feu vert pour permettre aux autobus de franchir les intersections à la fin des cycles de feux.

Le RTL reconnaît que toutes les intersections ne sont pas propices à des arrêts en aval. «Les grandes destinations peuvent avoir un impact. Selon qu'un hôpital est en amont ou en aval d'une intersection, ça va venir changer», dit Mme Milot. La configuration de la rue, comme la présence d'entrées charretières, peut empêcher la mise en place d'arrêts en aval.

Le transporteur admet également que la STM n'a pas tout faux en invoquant des problèmes de sécurité pour s'opposer au déplacement de ses arrêts. Près du métro Longueuil, par exemple, de nombreux usagers ont tendance à passer devant les autobus pour se rendre au terminus. Le RTL indique que des correctifs seront apportés à l'artère pour inciter les gens à utiliser l'intersection et non pas traverser à l'aveuglette.

En raison de ces contraintes, le RTL dit ainsi avoir mené une analyse arrêt par arrêt pour savoir s'il était judicieux de les placer en amont ou en aval. Et en bout de piste, la majorité des arrêts se trouve désormais en aval. «Il y en a plus en aval qu'en amont. En fait, on a mis en amont ceux qu'on ne pouvait mettre en aval», résume Anne-Louise Milot.