La nouvelle politique de déneigement de Longueuil qui prévoit de souffler la neige sur le terrain des citoyens a suscité des centaines de plaintes, selon le rapport 2014 du Bureau du protecteur du citoyen. Plus de 300 personnes ont réclamé un dédommagement pour des dégâts à leur propriété.

À l'automne 2013, Longueuil a annoncé un « Plan de viabilité hivernale » pour revoir ses méthodes de déneigement. À l'époque, la Ville a principalement insisté sur le fait que pratiquement tous ses quelque 1000 km de trottoirs seraient désormais déneigés, mais c'est un autre changement qui a suscité l'ire des citoyens : le soufflage de la neige sur les terrains.

Plutôt que d'enlever systématiquement la neige des rues avec des camions, la nouvelle politique prévoit de « souffler sur les terrains lorsque la capacite de stockage de la neige le permet ».

« Ces changements ont été très mal accueillis par plusieurs citoyens », écrit toutefois le Bureau du protecteur du citoyen dans son plus récent rapport annuel. « Plusieurs citoyens ont aussi éprouvé de l'insécurité face à l'état des rues, qu'ils ont jugées plus encombrées et plus glacées. » peut-on lire dans le rapport.

Les Longueuillois se sont principalement plaints des dommages causés par le soufflage à leur terrain, notamment au gazon, aux arbres ou aux platebandes. Longueuil précise avoir reçu 318 requêtes de citoyens réclamant des dommages.

La Ville a seulement versé 3700 $ à quatre citoyens, les autres demandes ayant été transmises aux entrepreneurs en déneigement. Les contrats conclus par Longueuil prévoient en effet que les sous-traitants sont responsables des dommages faits par leurs employés ou véhicules.

Longueuil n'est pas la seule ville à vouloir miser davantage sur le soufflage. La Ville de Montréal a annoncé son intention de recourir davantage à cette pratique de déneigement, puisqu'elle est beaucoup plus économique que le chargement de la neige dans les rues.

Confusion sur le stationnement

Le Plan de viabilité hivernale a aussi provoqué beaucoup de confusion chez les citoyens quant à la possibilité de se stationner dans la rue en hiver. Auparavant, il était interdit à Longueuil de se stationner dans les rues entre le 1er décembre et le 1er avril. La nouvelle politique permet désormais de se garer dans la rue en hiver, sauf lors des opérations de déneigement.

« Force est de constater l'énorme confusion créée par cette nouvelle mesure », écrit le Bureau du protecteur du citoyen.

Le Bureau note aussi que Longueuil a poursuivi ses opérations de déneigement alors qu'il n'y avait pas d'avis en vigueur. Du coup, « des citoyens ont retrouvé un amoncellement de neige tout autour de leur auto stationnée et une rue mal déneigée après le passage de la charrue ».

Le rapport invite Longueuil à revoir ses façons de faire. « Cette nouvelle façon de faire a été jugée erratique, voire abusive, par les citoyens. Le seul moyen de procurer un réel avantage aux citoyens serait plutôt de les aviser précisément du moment où leur rue sera déneigée tout en leur permettant de stationner dans des rues avoisinantes pendant cette période. »

Améliorations à venir

Dans un courriel à La Presse, Longueuil dit « prendre acte du rapport du protecteur du citoyen et fera une analyse approfondie des observations et recommandations qu'il contient afin, dans la mesure du possible, d'apporter des améliorations aux opérations de déneigement ».

Déjà, la principale municipalité sur la Rive-Sud précise avoir organisé des séances d'information et distribué des dépliants pour expliquer les changements apportés. « Un bilan de la saison hivernale 2014-2015 est en cours et des mesures d'amélioration continues seront mises de l'avant », a indiqué Renaud Beauchemin, porte-parole de Longueuil.

Nombre de requêtes pour dommages formulés à la Ville de Longueuil