Les maires de Laval et des municipalités de la banlieue nord ont lancé hier un appel à Québec afin que le parachèvement de l'autoroute 19 soit inscrit au Plan québécois des infrastructures, et que des fonds soient prévus pour sa construction dès cette année.

Le maire de Laval, Marc Demers, a affirmé que les maires tenaient ainsi à s'assurer « que le ministre [des Transports du Québec, Robert Poëti] soit bien conscient de l'importance et de l'urgence de compléter ce projet, qu'on attend depuis 40 ans ».

Cette sortie des maires de la banlieue nord survient alors qu'on attend toujours la publication d'un rapport du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE), qui s'est penché sur ce projet autoroutier, estimé entre 500 et 600 millions.

Le BAPE a déposé son rapport le 14 janvier au bureau du ministre du Développement durable et de l'Environnement, David Heurtel, mais celui-ci ne l'a pas encore rendu public.

Même s'il a l'appui de l'ensemble du milieu municipal de la région métropolitaine, dont le maire de Montréal, Denis Coderre, le parachèvement de l'A19 ne fait pas l'unanimité. En plus des groupes environnementaux de Laval et de Montréal, le projet a soulevé l'opposition de nombreux résidants et organismes de tous horizons, qui craignent une augmentation du trafic dans les quartiers aux abords du pont Papineau-Leblanc, au nord de Montréal.

Le projet de l'A19 s'étend sur 8 km entre les autoroutes 440 et 640, à Laval, jusque dans la municipalité de Bois-des-Filion. La route 335 actuelle compte une seule voie par direction sur la plus grande portion du parcours entre ces autoroutes. La congestion routière est chronique en périodes de pointe.

Pour y remédier, le ministère des Transports du Québec propose de transformer la route 335 en une autoroute à six voies (trois par direction). Une voie de circulation serait réservée en permanence aux autobus, dans chaque direction, afin d'offrir une solution de rechange à l'automobile aux résidants de la couronne nord.

Ce projet nécessite la construction de quatre échangeurs routiers, d'un nouveau pont, et le réaménagement complet d'un autre échangeur, pour convertir cette route secondaire en autoroute sur une distance de 8 km.

Le ministre David Heurtel a jusqu'au 14 mars pour rendre public le rapport du BAPE.