La Ville de Laval ne s'inquiète pas des lacunes détectées au sein de l'École nationale d'administration publique (ENAP), même si elle vient de lui confier un contrat pour l'accompagner dans sa propre restructuration.

Il y a une dizaine de jours, Laval annonçait avoir conclu une entente avec l'ENAP «pour une réorganisation de l'administration s'inspirant des meilleures pratiques». Or, quelques jours plus tard, LaPresse révélait que l'université qui forme les gestionnaires publics connaît des problèmes dans la formation des étudiants tant à la maîtrise qu'au doctorat. Deux rapports internes analysent la situation et pointent notamment le manque d'encadrement des étudiants.

Le maire Marc Demers souligne que dans toutes les organisations, les problèmes ne sont pas présents intégralement. Et que toute façon, il s'agit d'un «bon investissement pour Laval». «Il faut regarder d'où on part pour regarder le millage. Et à Laval, on part de loin. L'apport de l'ENAP sera donc important», estime M. Demers.

Le contrat accordé à l'ENAP s'élève à 130 000$ (avant taxes). Dix professeurs, dont des spécialistes de gestion des risques, de gouvernance, d'éthique, de planification stratégique et de reddition de comptes, vont accompagner la direction de la Ville dans la réorganisation des structures internes.

Bureaucratisation

Ce contrat s'ajoute à ceux attribués au cours de la dernière année. Il y a eu notamment un contrat donné à l'Institut de la gouvernance d'organisations privées et publiques (IGOPP), qui a analysé la pertinence des sociétés paramunicipales et des organismes relevant de Laval. L'IGOPP a conclu à «un vacuum en matière de gouvernance publique et de reddition de compte».

Laval a aussi donné un mandat à Secor-KPMG pour se pencher spécifiquement sur la question du développement économique et la restructuration de cette fonction au sein de la Ville.

Du côté de la Ville de Montréal, on fait également appel à l'expertise de l'ENAP, notamment pour des activités de formation et d'évaluation des compétences, depuis plusieurs années. Depuis 2012, Montréal a versé 3,9 millions à l'école.

De plus, le conseil d'agglomération a attribué un contrat de 743 000$ à l'ENAP pour préparer, entre autres, la relève en gestion ainsi que coordonner et élaborer les services d'évaluation de la Ville.