C'est sous le bruit des sirènes et des klaxons des syndiqués qui manifestaient à l'extérieur de l'hôtel de ville de Laval que le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, a confirmé hier l'appui financier du gouvernement pour la construction de la Place Bell.

Ce nouveau complexe culturel et sportif ouvrira ses portes au public à l'automne 2017 avec ses trois patinoires de 500 , 2500 et 10 000 sièges. Il coûtera 150 millions, sans compter certains équipements comme les stationnements et les chronomètres géants que le gouvernement et la Ville de Laval qualifient de supplémentaires. Au total, il s'agira d'un investissement de quelque 200 millions.

Québec y participe à hauteur de 46,3 millions. Evenko et Bell injectent 32 millions pour la réalisation du projet. Evenko prévoit y présenter des spectacles 120 jours par année. Le Canadien de Montréal pourrait y jouer des matchs préparatoires. La part du lion sera assumée par Laval qui n'a pas réussi à convaincre le gouvernement d'assumer une part plus grande de la facture comme il le fait pour la construction de l'amphithéâtre, à Québec.

« Il n'y a pas deux poids deux mesures. Il y a un engagement qui a été pris à partir du dossier d'affaires initial qui lui correspond à 50 % de la facture. Dans le contexte actuel des finances publiques, 46,3 millions, c'est une somme considérable », a indiqué le ministre Moreau.

Énième manifestation

Pendant que se déroulait la conférence de presse, des dizaines de policiers de l'escouade antiémeutes se tenaient dans les couloirs adjacents, prêts à intervenir si nécessaire. À l'extérieur, plus de 200 employés municipaux manifestaient à grand bruit leur colère face au projet de loi 3 modifiant les régimes de retraite.

Le porte-parole de la Coalition syndicale pour la libre négociation, Marc Ranger, a promis que tout le Québec connaîtrait « des mobilisations comme celle-là » qui mèneraient au « grand dérangement ». Furieux, M. Ranger a martelé que les syndiqués « se font voler par des gens sans scrupule » mais qu'ils ne se laisseront pas « passer sur le corps ».

Le ministre Moreau a réaffirmé sa volonté d'aller de l'avant avec les changements, car il dit constater que la négociation n'a jamais permis de régler le déficit de régimes de retraite. « Vouloir protéger les régimes de retraite, c'est à l'avantage des travailleurs », a-t-il affirmé.

De son côté, le maire de Laval, Marc Demers, continue de tenir un discours différent de celui de ses collègues de Montréal et Québec. « Je suis préoccupé parce que les employés ont le droit de revendiquer. C'est un principe fondamental. Mais ça doit se faire dans le respect des lois et de l'ordre. En fait, j'aimerais mieux consacrer 100 % de nos énergies à construire l'avenir de Laval plutôt que d'essayer de régler des problèmes qu'on pensait avoir déjà réglés », a-t-il commenté en marge de la conférence de presse.