La Ville de Laval part à la chasse aux millions de dollars détournés par collusion et corruption.

L'Administration du maire Marc Demers vient de mandater l'avocat Daniel Chénard afin de lancer des procédures civiles visant à récupérer les sommes payées en trop au fil des dernières décennies. Laval détiendrait des «preuves accablantes» contre l'ancien maire Gilles Vaillancourt qui aurait caché 208 boîtes de documents dans la chaufferie de l'hôtel de ville.

«Il est maintenant évident que plusieurs firmes, entrepreneurs et individus ont agi illégalement pour détourner l'argent des Lavallois. Le temps est venu pour eux de répondre de leurs actes et de rendre aux citoyens leur dû», a expliqué M. Demers.

Les travaux de la commission Charbonneau nourriront les procédures judiciaires lavalloises contre des dizaines d'entrepreneurs, de firmes et d'individus, dont Gilles Vaillancourt et Tony Accurso. M. Vaillancourt est accusé de gangstérisme, de fraude et de corruption ; 36 autres personnes ont également été accusées au terme de l'enquête policière Honorer.

Pour faciliter son travail de récupération des sommes détournées, Laval souhaite que le gouvernement du Québec revienne à la charge avec le projet de loi 61 qui est mort au feuilleton lors de la défaite du Parti québécois. Selon Marc Demers, cette avenue donnerait un coup de pouce aux villes contre les corrupteurs et les collusionnaires.

Par ailleurs, l'ancien directeur général de l'organisme Laval en fleurs, Mathieu Lavoie, a été reconnu coupable de fraude vendredi dernier. Du coup, ce verdict vient valider la démarche entreprise par la Ville pour récupérer l'argent détourné.