Les défenseurs des droits des animaux affirment que les renards et les visons maintenus pendant des mois dans des conditions déplorables dans une usine de production de fourrure de la Montérégie devraient être retirés immédiatement de cet endroit.

Du côté du gouvernement, on affirme que les inspections vont se poursuivre pour s'assurer du bien-être des animaux.

Une responsable de la branche montréalaise de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) a indiqué avoir visité à deux reprises un éleveur non identifié près de Saint-Hyacinthe depuis le mois de mai. Elle soutient que les animaux sont en mauvaise santé et vivent dans d'horribles conditions qui semblent s'être dégradées avec le temps.

Alanna Devine, directrice des droits des animaux à la SPCA, affirme que les animaux étaient gravement négligés et se trouvaient dans un état «désolant» pendant les visites, au début du mois d'août. Des responsables gouvernementaux étaient eux aussi présents pendant ces visites.

Les animaux étaient déshydratés, vivaient dans des cages trop petites et souffraient de malnutrition. Mme Devine croit que les choses ont empiré depuis sa première visite en mai, quelques jours après avoir reçu une plainte.

Plusieurs animaux ont été emmenés par les autorités lors de précédentes visites, et certains ont dû être euthanasiés. Quelque 80 renards roux et plusieurs milliers de visons se trouvent toujours sur la ferme d'élevage.

«Je n'arrivais pas à croire les conditions dans lesquelles vivaient les animaux, a dit Mme Devine. Étant sur place, ma première réaction a été de penser que la prochaine étape consistait à faire sortir les animaux.»

Dans un communiqué publié en début de soirée, le ministre des Forêt, de la Faune et des Parcs, Laurent Lessard, a rappelé que lorsque la situation «tout à fait inacceptable» a été rapportée au ministère, les agents de protection de la faune sont intervenus pour faire cesser les abus et rétablir la situation.

«Aujourd'hui encore, la vétérinaire du ministère prenait acte de la situation et travaillait en collaboration avec la vétérinaire sur place pour inspecter l'élevage», a précisé M. Lessard.

Il a mentionné que le ministère envisageait une révision du Règlement sur les animaux en captivité et prévoyait travailler avec le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation pour envisager des resserrements législatifs «à court terme».

Une porte-parole du ministère de la Faune, Tania Marin, a pour sa part indiqué que puisque le propriétaire de l'endroit continuait de collaborer avec les autorités, les animaux demeureraient sur place.

Le nom de la ferme d'élevage n'a pas été divulgué. La SPCA et d'autres groupes de défense des droits des animaux ont toutefois suggéré que des accusations criminelles soient portées.

Au Conseil canadien de la fourrure, on martèle que la ferme en question est l'exception et non la règle.

«J'ai parlé avec plusieurs éleveurs, cette semaine, et les gens sont vraiment dévastés et très mécontents», a déclaré Alan Herscovici, vice-président exécutif de l'organisation. «Ce n'est pas du tout acceptable. Ce que nous pouvons dire à la vue de ces images, et en lisant dans les médias, c'est que c'est absolument inacceptable.»