La réélection de Michel Arsenault à la tête de la FTQ ne passera pas comme une lettre à la poste : au sein de la section québécoise du Syndicat canadien de la fonction publique, le mécontentement est tangible, a reconnu lundi, Denis Bolduc, le secrétaire général de ce syndicat, le plus important membre de la FTQ, avec 110 000 adhérents.

«On a eu une rencontre à ce sujet la semaine dernière», a dit M. Bolduc, le conseil général du SCFP, une cinquantaine de personnes, représentant les 10 secteurs, se réunira plus tard cette semaine à ce sujet. Déjà deux des dix groupes, 13 % des membres, les syndiqués des communications et des transports terrestres se sont prononcés en faveur du départ de M. Arsenault, avant les élections pour la direction de la centrale, fin novembre.

«C'est la position de deux secteurs, il y a de la grogne au sein du syndicat, vous pouvez l'imaginer. Mais c'est une position à l'extrémité du spectre. À l'autre extrémité il y en a qui souhaitent que M. Arsenault demeure, et ils continuent à l'appuyer. On est là-dedans, les discussions se poursuivent», relève-t-il, dans un point de presse, en marge du congrès national du SCFP qui se poursuit jusqu'à mercredi, à Québec.

Au bureau de M. Arsenault on refusait lundi de réagir. Pour Michel Parent, le président du syndicat des cols bleus de Montréal en revanche, une réunion du SCFP montrait bien que seulement deux secteurs voulaient le départ du président Arsenault. Précisant parler en son nom propre, M. Parent s'est rappelé ne pas avoir senti de ressentiment à l'endroit de M. Arsenault lors d'une rencontre récente avec ses membres. Une seule chose est reprochée jusqu'ici au chef syndical, être allé sur le yacht de Tony Accurso, «et il a admis que c'était une erreur de jugement» observe le chef des cols bleus.

Pour M. Bolduc, toutefois, le mécontentement ne se limite pas à deux groupes sur les dix du SCFP. «La grogne s'étend au-delà de ces deux groupes, mais d'autres appuient Michel Arsenault, tout le monde a le droit de donner son opinion et on attend pour pouvoir donner une position commune du SCFP», poursuit M. Bolduc. Un adversaire au président Arsenault lors des élections de la fin novembre «ça fait partie des discussions», observe-t-il.

Certains syndiqués souhaitent que le président Arsenault parte de lui-même, convient-il. Certains syndiqués estiment que ses gestes ont causé un tort important à l'image de la centrale. «Si tout le monde trouvait que c'est correct, on n'aurait pas ces discussions, il y a un inconfort», a dit M. Bolduc.

Qu'est-ce que les gens reprochent à M. Arsenault ?, «vous le savez autant que moi !», a conclu le syndicaliste avant de quitter précipitamment le point de presse.