Les résidants de la petite communauté de Baie-Johan-Beetz, sur la Côte-Nord, ne peuvent toujours pas rentrer chez eux.

Un incendie de forêt, qui s'est approché à 1,5 km de la municipalité de 90 habitants, a forcé l'évacuation complète de plus de 70 personnes, lundi soir.

Il y avait encore beaucoup de fumée dans le secteur, mercredi matin, et les pompiers de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) s'affairaient à ériger un coupe-feu autour du village pour le protéger des flammes.

Les évacués ont passé la nuit dans deux établissements hôteliers de Havre-Saint-Pierre, et le porte-parole du ministère de la Sécurité publique Jacques Viger avoue ignorer à quel moment ils pourront retourner à la maison.

Devant l'ampleur du sinistre, le maire de Baie-Johan-Beetz, Martin Côté, croit que les autorités devront réviser leurs façons de faire concernant les feux de forêt en «zone restreinte» qui menacent des communautés.

Il soutient que l'évacuation rapide a été possible grâce à la petite taille de la municipalité, mais doute qu'un village de 500 résidents y serait parvenu.

Étant donné que la forêt de cet endroit n'est pas «commercialement rentable» pour une entreprise privée, c'est le ministère des Ressources naturelles qui a dû demander l'intervention de la SOPFEU - et qui devra payer la note.

La route 138, seul lien routier de la région entre les municipalités, est également toujours complètement fermée à la circulation, puisque les flammes traversent cette route sur deux kilomètres de long, à la hauteur de la rivière Véronique.

Les résidants d'Aguanish et de Natashquan, à l'est de Baie-Johan-Beetz, sont donc isolés, mais M. Viger a soutenu que l'approvisionnement en denrées et en biens essentiels pouvait être assuré par hélicoptère ou par voie maritime pour ces deux villages.

Le chantier d'Hydro-Québec à La Romaine, situé à plus de 20 kilomètres du brasier, n'est pas actuellement menacé.