Laval n'est pas qu'une ville assiégée. Comme les 1134 autres municipalités du Québec, elle est plongée dans une année électorale qui suscite sinon l'intérêt de la population, du moins celui des prétendants à la mairie: au moins six candidats ou équipes se pointent à l'heure actuelle.

«2013 sera une année charnière. Je vais me présenter au poste de maire sûrement avec une équipe renouvelée à plus de 50%», affirme Alexandre Duplessis, tout sourire, en entrevue à La Presse. Avec la dissolution l'automne dernier du PRO des Lavallois, le parti qui avait mené au pouvoir à six reprises son prédécesseur Gilles Vaillancourt, le maire Duplessis jongle avec l'idée de reconstruire un nouveau véhicule politique. Mais il n'écarte pas non plus la possibilité de briguer les suffrages à titre d'indépendant.

«Il me reste encore deux, trois mois d'orientation, de vision, de compréhension des dossiers», dit-il, en précisant que sa campagne sera lancée d'ici l'été. Officiellement, les élections seront déclenchées en septembre, pour un scrutin le 3 novembre.

Quant au financement, il sera irréprochable, assure M. Duplessis. Il se dit toutefois incapable de préciser combien d'argent sera nécessaire pour mener sa campagne électorale. «Ça va être un défi énorme», se borne-t-il à dire, en prenant soin de marquer la distance avec le PRO.

Pour l'instant, Alexandre Duplessis affirme qu'il mène cette réflexion seul. Mais à ses côtés, lors de l'entrevue, se tient son conseiller Pierre Desjardins, un vieux routier des élections municipales. Il a notamment travaillé à la réélection de Pierre Bourque à Montréal, en 1998, et il était aux côtés de Gilles Vaillancourt lors du scrutin de 2009.

Chose certaine, la campagne électorale s'annonce animée. Les adversaires affluent. Deux partis politiques existent officiellement: le Mouvement lavallois et le Parti au service du citoyen. Jusqu'ici, ces deux partis ont misé essentiellement sur les déboires de Gilles Vaillancourt pour faire leur propre promotion.

Le Mouvement lavallois a recruté récemment Marc Demers, qui avait cédé sa place de candidat du Parti québécois dans Laval-des-Rapides, l'année dernière, pour permettre l'entrée en scène du jeune Léo Bureau-Blouin. De son côté, le Parti au service du citoyen est mené par Robert Bordeleau.

L'ancien député libéral Jean-Claude Gobé tentera aussi de faire le saut sur la scène municipale. L'autorisation de son parti Action Laval est en cours chez le Directeur général des élections du Québec (DGEQ). De plus, deux noms de partis politiques ont été réservés auprès du DGEQ. Il s'agit de la Coalition démocratique des citoyens lavallois (Benoît Lamoureux) et du Nouveau Parti des Lavallois (Claude Bélanger).

Candidement, Alexandre Duplessis se réjouit de la multiplication du nombre d'adversaires. La situation pourrait entraîner une division du vote qui lui serait potentiellement favorable. «C'est mathématique!», laisse-t-il tomber.