La mairesse de Longueuil vient de demander à la vérificatrice générale de rouvrir les livres de l'année 2008 pour voir comment un entrepreneur est devenu le seul candidat pour la réfection du garage municipal, tout en facturant 54% plus cher que le coût estimé du projet, a appris La Presse.

La mairesse Caroline St-Hilaire n'était pas en poste à l'époque, et elle est intriguée par les informations «inusitées» qui viennent d'être portées à son attention, selon nos informations.

En 2008, Longueuil était aux prises avec un problème d'accumulation d'eau sur la dalle de béton du stationnement souterrain de l'hôtel de ville. Le plancher devait être démoli et reconstruit à neuf.

Les fonctionnaires estimaient le coût des travaux à 65 000 dollars. Trois entrepreneurs locaux ont été invités à présenter des soumissions, mais un seul est venu chercher les documents à la Ville. Cet entrepreneur, Rénovation Gemme, s'est retrouvé seul en lice. Son prix? 99 950$, soit 54% de plus que l'estimation et à peine 50$ de moins que le seuil de 100 000$ à partir duquel la Ville aurait été forcée d'ouvrir un appel d'offres public.

Devant un soumissionnaire unique qui demandait beaucoup plus que ce qu'elle souhaitait payer, la Ville a tenté de trouver une solution de rechange, sans succès, avant de se résoudre à délier les cordons de sa bourse.

Joint par La Presse, Noël Gemme, de Rénovations Gemme, avait sa propre explication sur l'écart entre sa soumission et l'estimation.

«C'est parce qu'ils savent pas compter, à la Ville», a-t-il lancé, ajoutant qu'«il fallait que ce soit fait vite parce que le maire [de l'époque, Claude Gladu] mouillait ses turn-ups quand il sortait de son auto».

La vérificatrice générale de Longueuil se penchera sur le dossier, en plus de mener une évaluation générale des processus de gestion de la Ville. Longueuil a déjà modifié ses processus d'appels d'offres depuis 2009 afin de favoriser la concurrence.