Le Mouvement lavallois, principale force d'opposition à Laval, tire à boulets rouges sur le projet du Complexe sportif et culturel, y voyant surtout «une occasion d'enrichir les amis du maire Gilles Vaillancourt».

Ce projet de 120 millions, qui pourrait notamment accueillir le club-école du Canadien de Montréal grâce à son amphithéatre de 7000 places, «ne répond pas aux vrais besoins de la population», a déclaré en point de presse cet après-midi Lydia Aboulian, chef du ML. Le complexe, baptisé «Centre Bell de Laval» par les médias, a du plomb dans l'aile depuis que le gouvernement fédéral a retiré son appui financier la semaine dernière. Comme il l'avait fait valoir à Québec, Ottawa refuse de subventionner tout projet d'amphithéâtre visant à attirer une équipe professionnelle.

Pas d'appui dans la population



«Ce fiasco n'a qu'un seul responsable, et c'est Gilles Vaillancourt, estime-t-elle. Ce maire a fait appel à ses contacts privilégiés afin de laisser un patrimoine à l'image de son égo, c'est-à-dire démesuré.»

La différence entre Québec et Laval, a renchéri le numéro deux du parti, David De Cotis, «c'est que celui de Québec est désiré par la population, alors que seule l'administration Vaillancourt veut celui de Laval.»

Le parti d'opposition, qui ne compte aucun élu, somme le maire de déclencher un référendum s'il souhaite aller de l'avant avec son projet. «Si c'est pour remplir les poches de compagnies privées, qu'elles le construisent elles-mêmes!», lance Jean-François Paquet, candidat battu du ML en 2009.

Le parti d'opposition a distribué aux journalistes un rapport datant de 2007 de la Corporation du complexe Sports de glace de Laval, qui évaluait déjà qu'il manquait quatre patinoires municipales. Le parti a dévoilé à cette occasion son propre projet, qui consiste en deux complexes de taille beaucoup plus modeste construits aux extrémités est et ouest de l'autoroute 440.

Déjà baptisés

Ces deux centres sportifs, qui coûteraient entre 40 et 55 millions chacun, offriraient huit patinoires au total dont six répondant aux normes de la Ligue nationale de hockey. Ils compteraient chacun une patinoire entourée de 2000 sièges.

Le Mouvement lavallois leur a même déjà trouvé un nom, celui d'un citoyen lavallois qu'il souhaite honorer. Le complexe dans le secteur ouest porterait le nom d'Henri Richard, tandis que celui à l'est serait baptisé en l'honneur de Jacques Saint-Jean, une sommité dans le monde du hockey aujourd'hui conseiller municipal de Saint-François... au sein du parti du maire Vaillancourt.

«Nous le lui avons proposé, il a été étonné mais nous a donné son approbation, dit Émilio Migliozzi, de l'exécutif du parti. Ces deux hommes méritent qu'on leur rende hommage pour avoir contribué pendant des années à un sport qui nous rassemble.»

Il n'a pas été possible d'obtenir la réaction de l'administration Vaillancourt, qui se refuse à tout commentaire sur ce dossier depuis deux semaines.