Si de grands glissements de terrain de l'ordre de celui qui a causé la mort de quatre personnes l'an dernier à Saint-Jude, en Montérégie, ne sont pas à redouter, des glissements de moindre envergure y sont toujours possibles, conclut un rapport de Transports Québec réalisé à la suite de la tragédie.

En raison du glissement de 2010, dit le rapport, la hauteur du talus s'est abaissée d'une dizaine de mètres. «Les conditions nécessaires au développement d'un grand mouvement de terrain n'y sont plus réunies. Cependant, en ce qui a trait à d'éventuels glissements de moindres dimensions, les berges sont encore très instables de part et d'autre du nouveau chenal de la rivière et elles le demeureront tant que de nouvelles conditions d'équilibre n'auront pas été atteintes, ce qui pourrait prendre plusieurs années.»

D'ailleurs, en avril, un autre glissement de terrain a entraîné l'évacuation de neuf résidences le long de la rivière Salvail.

Deux points en cause

Le rapport, que La Presse a obtenu à la suite d'une demande d'accès à l'information, fait valoir que deux éléments principaux ont joué dans la tragédie de l'an dernier, «de très fortes pressions d'eau artésiennes dans le pied du talus, rarement mesurées ailleurs dans les basses terres du Saint-Laurent, et l'érosion des berges».

Le rapport signale que cette érosion s'est intensifiée dans les 15 dernières années.

La cause du glissement de terrain est entièrement naturelle, est-il aussi écrit. «La stabilité du talus se dégradait lentement et progressivement sous l'effet de l'érosion. Le glissement est donc survenu lorsque la base du talus n'avait plus la capacité de retenir le poids de la pente sous-jacente.»

Le rapport indique aussi que, dans le passé, des glissements comparables se sont produits le long de la rivière Salvail. Mais «la plupart étaient très anciens et de date inconnue».

Le 10 mai 2010, les quatre membres d'une famille ont été ensevelis dans le sous-sol de leur résidence par un torrent de boue et de débris alors qu'ils regardaient une partie de hockey.

Le glissement de terrain avait fait une crevasse d'environ 500 m sur 1 km. Cinq résidences avaient dû être évacuées.

Un homme blessé après que son véhicule fut tombé dans un cratère avait prévenu les autorités.