Le promoteur immobilier Habitations Harmonie poursuit la Ville de Longueuil pour 15 millions à cause de délais dans l'approbation d'un projet dans l'arrondissement de Saint-Hubert.

Le projet de 180 appartements en copropriété appelé Boisé du Lac devait voir le jour sur deux terrains boisés adjacents à un lac artificiel et au parc municipal de la Cité.

Un de ces terrains a été vendu par la Ville au promoteur en mai 2009, pour 772 000$, avant l'élection de la mairesse Caroline St-Hilaire. L'autre appartient toujours à la Ville mais fait l'objet d'une option d'achat en faveur du promoteur.

«C'est la Ville qui m'a vendu le terrain et il est construisible depuis 1984, dit Ginette Paquette, propriétaire d'Habitations Harmonie, en entrevue à La Presse. J'ai acheté ce terrain de la Ville, mais Mme St-Hilaire a fait la promesse qu'il n'y aurait pas de construction. Mais elle n'avait pas réalisé que j'avais tous les droits.»

Dans sa poursuite intentée il y a deux semaines, Habitations Harmonie réclame soit que la Ville soumette le projet au processus d'approbation usuel, soit qu'elle lui verse 15 millions, somme qui correspond selon elle à ses profits perdus si le projet ne se réalise pas.

De son côté, la Ville a confié l'affaire à ses avocats, mais Catherine Bérubé, la porte-parole de la mairesse Caroline St-Hilaire, renvoie La Presse à la valeur du terrain, soit 772 000$ en mai 2009.

«Ce qu'on a dit pendant la campagne, c'est que les terrains ne faisaient pas partie du parc de la Cité, mais qu'on allait voir si on pourrait éventuellement faire un échange de terrains avec le promoteur», a-t-elle précisé.

Mme Bérubé affirme que la Ville était en négociations avec Mme Paquette afin de lui proposer un autre terrain.

Ginette Paquette a affirmé que cette démarche n'a pas donné de résultat satisfaisant pour elle. «Ils me proposaient un terrain moins bien placé et plus petit, dit-elle. En plus, c'était zoné parc.»

«C'est inhabituel, dit Mme Paquette. Normalement, un maire règle ce genre de problème. Ce n'est pas normal qu'on se retrouve devant les tribunaux, mais je n'achète pas des terrains pour regarder l'herbe pousser.»