Le promoteur immobilier Norfolk a confirmé lundi qu'il avait conclu une entente avec la municipalité d'Oka pour le rachat de ses terrains, situés en pleine pinède de Kanesatake.

C'est le coordonnateur de Norfolk, Luc Côté, qui a confirmé la nouvelle en entrevue, en début de soirée, après une rencontre à la mairie. «Les avocats doivent maintenant revoir l'entente, mais le maire Lalonde semblait de bonne foi», a-t-il dit.

M. Côté a ajouté que les détails seraient transmis probablement aujourd'hui.

Depuis le début, Norfolk réclame 400 000$ pour ses terrains de 1,2 hectare situés le long de la route 344.

En début de soirée, Richard Lalonde et ses conseillers étaient en réunion. Le maire a de toute façon fait savoir qu'il ne commenterait pas l'affaire avant aujourd'hui.

Vendredi, Normand Ducharme s'était rendu sur ses terrains afin de marquer les arbres à abattre. L'affaire avait viré à l'affrontement verbal avec les Mohawks de Kanesatake, qui estiment que ces terres leur ont été spoliées par les sulpiciens. D'ailleurs, le gouvernement fédéral a déjà accepté il y a deux ans, soit avant que le promoteur n'acquière ces terrains, de négocier avec les Mohawks concernant la seigneurie du lac des Deux-Montagnes.

Terres réservées et construction bloquée

Il y a deux semaines, pour «acheter la paix», comme elle l'a dit dans un communiqué, la ville d'Oka a adopté à l'unanimité une résolution par laquelle elle fait des terrains de Norfolk des terres réservées. En agissant ainsi, la municipalité bloque toute construction pendant une période pouvant aller jusqu'à quatre ans, au cours de laquelle elle peut racheter les terrains ou alors exproprier les promoteurs.

Normand Ducharme avait obtenu ces terrains en 2009 après qu'un couple auquel il avait prêté de l'argent eut fait faillite.

Lundi après-midi, avant sa rencontre avec le maire Lalonde, M. Ducharme s'est dit prêt à retourner sur ses terres vendredi, comme le lui permet, selon lui, la Charte des droits et libertés.

Pourquoi s'y rend-il toujours le vendredi? lui a-t-on demandé.

À cela, M. Ducharme a répondu qu'il envisageait de changer le jour de ses visites parce que, en effet, le vendredi n'est pas le meilleur moment, «médiatiquement», pour faire les manchettes.

M. Ducharme a ajouté qu'une forte présence médiatique est garante de sa sécurité. Vendredi dernier, les caméras ne manquaient certes pas dans la pinède, tristement célèbre depuis la crise d'Oka de 1990.

M. Ducharme entend d'ailleurs porter plainte contre des Mohawks pour menaces de mort, intimidation et voies de fait.

La Sûreté du Québec s'est bornée à dire qu'il s'agit d'un litige civil et qu'elle s'adapterait aux situations qui lui seraient présentées.