Le train de banlieue de l'Ouest ne se rendra plus jusqu'à Rigaud à compter du 30 juin prochain, ce qui mettra fin à un service de passagers qui durait depuis 1898 entre Montréal et la municipalité de Vaudreuil-Soulanges.

L'Agence métropolitaine de transport (AMT) a confirmé hier qu'en vertu de «la décision prise par la municipalité de Rigaud de mettre fin au service de trains de banlieue», le train de Dorion-Rigaud s'arrêtera désormais à la gare d'Hudson, en banlieue ouest de Montréal.

En vertu d'une résolution adoptée au début de la semaine par le conseil municipal, les élus de Rigaud ont estimé que les nouvelles règles de financement qui entreront en vigueur après le 30 juin vont imposer une augmentation de coûts beaucoup trop importante pour cette municipalité de 7500 habitants.

«La plupart des résidants de Rigaud qui utilisent le train de banlieue ne le prennent pas ici, explique Mme Lemieux. Nous avons seulement un départ le matin, à 6h40, et pour bien des gens, c'est trop tôt. Ils préfèrent se rendre en automobile jusqu'à la gare de Vaudreuil-Dorion, et monter dans un train qui part vers 8h. Il y a peut-être 12 personnes par jour qui utilisent le service le matin.»

«Il y en aurait peut-être plus si on avait un meilleur service», répond Marc Chouinard, l'un de ces irréductibles fidèles du train de Rigaud. Il accepte très mal la disparition de ce service de transports collectifs qui a motivé en grande partie sa décision de s'installer dans cette municipalité, en 2006.

«Je ne peux pas comprendre, dit-il, qu'au moment où tout le monde parle de l'importance des transports en commun, on va mettre fin à un service qui existe depuis plus que 100 ans, dans une région où la construction résidentielle est justement en train d'exploser. Ça n'a pas de sens.»

Depuis plusieurs années, le sort du train de Rigaud ne tenait qu'à un fil. La municipalité bénéficiait d'une entente particulière, qui garantissait le maintien de deux trains par jour (un aller, un retour), en échange d'une contribution annuelle de 150 000$.

La Ville de Rigaud, souligne la porte-parole de l'AMT, Martine Rouette, ne fait pas partie du territoire de l'AMT, et n'est donc pas soumise aux même règles de financement que les 82 municipalités de son territoire. L'AMT souhaitait donc que Rigaud soit désormais incluse dans son territoire, par souci d'équité à l'égard des autres municipalités.