La Ville de Laval a annoncé qu'elle resserrait les règles imposées aux citoyens qui veulent poser des questions au conseil municipal. La décision annoncée lundi soir sans avertissement a suscité des cris d'indignation et a entraîné l'expulsion d'un citoyen par les policiers.

La présidente du conseil, Francine Légaré, a annoncé qu'au prochain conseil municipal, les citoyens devront remettre par écrit leur question avant le début de la séance. Elle a aussi limité les citoyens à une seule question.

 

Les nouvelles règles ont pour effet d'empêcher les citoyens de poser des questions sur des informations transmises par le maire ou les conseillers au cours de la séance, remarquent les habitués du conseil. Les nouvelles questions suscitées devront attendre au mois suivant.

Mme Légaré n'a pas voulu expliquer ses décisions à La Presse hier. C'est Amélie Cliche, attachée de presse du comité exécutif et du bureau du maire, qui a répondu à sa place.

«La période de questions est une plateforme réservée aux citoyens, a-t-elle dit. Le rôle de la présidence est de maintenir l'ordre et le décorum. Ce n'est pas un endroit pour l'esprit partisan ni les débats.»

«Nous avons eu des manquements à l'ordre lors des assemblées précédentes. Mme Légaré a décidé, conformément aux règlements, d'établir cette nouvelle pratique.»

Le règlement toujours en vigueur dit que «toutes les personnes présentes au conseil peuvent poser des questions», à condition de «faire la file derrière à l'endroit prévu» et de «s'identifier par écrit» en donnant nom et adresse.

Les façons de faire actuelles au conseil municipal de Laval sont différentes. On doit donner la question elle-même par écrit, on est limité dans le nombre de questions et on doit donner verbalement son adresse civique à toute l'assemblée.

Mme Légaré a aussi annoncé lundi que, pour la dernière fois, les questions seraient acceptées pendant la durée de la séance mais qu'aucune nouvelle question ne serait acceptée pendant la période de questions.

Voulant se conformer à cette nouvelle règle, Emilio Migliozzi s'est approché du greffier juste avant le début de la période de questions pour remettre son carton. La présidente a refusé la question de M. Migliozzi, qui a protesté jusqu'à ce qu'elle ordonne son expulsion.

M. Migliozzi était candidat du Mouvement lavallois aux dernières élections municipales, qui se sont soldées par l'élection de tous les candidats du parti PRO, du maire Gilles Vaillancourt.

Robert Bordeleau, chef de l'autre parti de l'opposition, le Parti au service du citoyen, a aussi dénoncé les nouvelles règles.

«C'est un nouveau bâillon, a dit M. Bordeleau. C'est en réaction au fait qu'ils ont une opposition féroce depuis décembre.»