Atterré par sa défaite aux élections, dégoûté par les «fausses allégations» à son sujet, Jacques Goyette quitte la politique. Le candidat malheureux à la mairie de Longueuil a démissionné comme chef du parti de l'opposition, hier, mettant fin à un mois de réflexion.

Notaire prospère sur la Rive-Sud, M. Goyette a remplacé l'ex-maire Claude Gladu à la tête du Parti municipal de Longueuil (PML) plus tôt cette année. Le parti était au pouvoir depuis 27 ans, mais son règne a été stoppé par Caroline St-Hilaire aux élections du 1er novembre.

 

Contrairement aux chefs de parti de Montréal, les candidats à la mairie de Longueuil ne peuvent désigner de colistiers. Voilà pourquoi M. Goyette ne peut siéger au conseil municipal, où son parti a pourtant conservé sa majorité.

En cours de campagne, l'intégrité de M. Goyette a souvent été remise en question en raison de ses liens étroits avec le milieu des affaires. Si bien qu'il s'est plaint d'être victime d'une «campagne de salissage».

Décision controversée

Il s'est notamment retrouvé dans l'embarras lorsque le journal communautaire Point Sud a dévoilé qu'il était le partenaire d'un important promoteur immobilier de Longueuil dans une société immobilière de Bromont. Le notaire n'avait jamais déclaré ses intérêts dans cette entreprise au moment d'entrer en politique.

M. Goyette a aussi dû défendre une décision controversée qu'il a prise lorsqu'il était conseiller municipal. Il a présenté une ébauche de règlement permettant au projet immobilier Faubourg Champêtre d'aller de l'avant. Le promoteur de ce projet était un client de l'étude de M. Goyette.

Excédé par les révélations à son sujet, M. Goyette a porté plainte au Directeur général des élections du Québec pour dénoncer le traitement médiatique dont il a été l'objet dans Point Sud.

Dans sa lettre de démission, l'ancien chef du comité exécutif a de nouveau dénoncé le traitement qu'il a subi.

«La dernière campagne électorale fut très éprouvante pour moi et les membres de ma famille, a écrit M. Goyette. Cette campagne, qui a porté exclusivement sur de fausses allégations et sous-entendus mensongers tenus à mon égard, va à l'encontre de la conception que je m'étais faite de la vie publique.»

Difficile de dire si Jacques Goyette retournera pratiquer le notariat. Il se montre plutôt évasif sur son avenir dans sa lettre de démission: «Au cours des prochaines semaines, je consacrerai mon temps à redéfinir mes orientations professionnelles.»

Jacques Goyette n'a pu être joint, hier soir, pas plus que la mairesse Caroline St-Hilaire.