Le nouveau maire de Saint-Lambert, Philippe Brunet, maintient les procédures qui visent à empêcher sept citoyens d'obtenir des documents publics. Il poursuit l'action intentée par son prédécesseur devant la Commission d'accès à l'information (CAI), qui a coûté jusqu'ici plus de 11 000$ aux contribuables de la ville.

«On est une petite ville; il y a deux personnes qui travaillent au greffe, a fait valoir M. Brunet. Ces citoyens monopolisaient le temps. La plainte portait sur les demandes abusives et excessives.»

Le maire assure qu'il ne souhaite pas empêcher tous les citoyens d'obtenir des documents publics, seulement d'empêcher un petit groupe d'engorger ses services.

Fin mars, la directrice générale de la Ville, Michèle Lortie, a envoyé un huissier chez des citoyens pour leur signifier que la Ville ne répondrait plus à leurs demandes d'accès à l'information. L'ex-maire Sean Finn et Mme Lortie estimaient que ces citoyens ont «harcelé» la Ville avec des demandes «abusives».

À l'origine, cinq citoyens étaient visés par la plainte. Certains d'entre eux avaient été associés au Comité Saint-Lambert vert (CSLV), un groupe citoyen qui avait croisé le fer avec l'administration municipale au sujet de la sauvegarde d'un parc.

Quelques semaines plus tard, début avril, la Ville a envoyé un huissier chez deux autres personnes, la directrice de la Maison des arts Rive-Sud et le conjoint d'une citoyenne qui pose régulièrement des questions au conseil municipal. On leur a signifié que la Ville souhaitait ne plus tenir compte des demandes d'accès à l'information en raison de leur «caractère systématique».

L'affaire s'est retrouvée devant la CAI. Saint-Lambert a retenu les services d'un expert en matière de droit de l'information, Me Raymond Doray, du cabinet Lavery de Billy. Selon un rapport de dépenses municipales obtenu par La Presse, les honoraires versés par la Ville à ce cabinet d'avocats s'élèvent à 11 229,72$.

La facture des contribuables pourrait grimper encore davantage, puisque la cause doit encore être plaidée.

Simon Denault, l'un des citoyens visés par la requête, s'est dit déçu de la décision du nouveau maire. «M. Brunet prétend qu'il veut gouverner dans la transparence et l'harmonie. L'occasion est belle pour lui de faire un geste concret et de mettre fin à cette poursuite-bâillon», a-t-il dit.

M. Denault compte interpeller chacun des élus lors du prochain conseil municipal, afin de les forcer à se prononcer sur la poursuite du processus judiciaire.