La candidate à la mairie de Longueuil Caroline St-Hilaire a sommé son rival Jacques Goyette de faire la lumière sur ses activités professionnelles. Il pourrait être en apparence de conflit d'intérêts, a dit Mme St-Hilaire, après qu'un journal local eut révélé que la quasi-totalité des promoteurs immobiliers actifs dans la ville utilisent en exclusivité les services de son cabinet de notaires.

«Un élu peut faire des affaires, mais quand il fait affaire avec la Ville, est-ce que c'est éthiquement correct?» a demandé la candidate.

 

Au moins huit des plus importants promoteurs actifs dans le Vieux-Longueuil utilisent en exclusivité les services du cabinet Hardy Goyette&Associés pour des projets domiciliaires, a révélé le journal Point Sud plus tôt cette semaine. Or, le patron de cette firme, Jacques Goyette, est l'actuel vice-président du comité exécutif et le successeur du maire sortant Claude Gladu à la tête du Parti municipal de Longueuil.

Le journal soutient que depuis son élection, en 2005, M. Goyette «a continué d'exercer sa profession auprès des développeurs et des constructeurs d'habitations, même dans des transactions impliquant la Ville de Longueuil, que ce soit par exemple pour la vente de terrains de la Ville ou pour des contrats de travaux municipaux». «Il y a apparence de conflit d'intérêts si tout cela est vrai», a noté Mme St-Hilaire.

Début juillet, La Presse a révélé que le candidat a voté le 16 juin en faveur de deux résolutions concernant des entreprises pour lesquelles il a agi à titre de notaire. Il estimait alors ne pas s'être placé en situation de conflit d'intérêts.

Une semaine plus tard, le 12 juillet, M. Goyette a mis fin à ses activités professionnelles, chargeant d'autres notaires de son étude de gérer les contrats de ses clients.

Goyette nie

Se disant outré par les «insinuations» de Point Sud, M. Goyette a fait savoir qu'il comptait poursuivre le journal.

«Je démens catégoriquement ces allégations qui s'apparentent à de la désinformation, et j'affirme sans aucune hésitation et sans le moindre doute que mes compétences, mon intégrité et ma conduite sont incontestables et irréprochables», a-t-il soutenu dans un communiqué cette semaine.

M. Goyette a refusé de commenter l'affaire, hier, puisqu'il entend la porter devant les tribunaux.

Pour Caroline St-Hilaire, c'est là une excuse bien commode. Elle a mis son adversaire au défi de dévoiler les liens d'affaires entre son entreprise et la Ville de Longueuil.

«Au lieu de répondre aux questions et de faire toute la lumière, il envoie une mise en demeure et affirme qu'il ne répond plus aux questions des journalistes parce que l'affaire va se retrouver en cour, a-t-elle raillé. C'est facile de se cacher derrière des mesures juridiques pour éviter de répondre aux questions.»