À Trois-Rivières, si vous devez parler au maire Yves Lévesque, vous avez deux choix sûrs : la séance publique du conseil municipal... ou le restaurant Chez Cora. Hier matin encore, la salle à manger du restaurant avait pris des airs de tapis rouge. Dès qu'il entre, les regards se tournent vers le maire, les mains s'agitent, il s'arrête à plusieurs tables et discute longuement, quitte à faire attendre celui ou celle avec qui il avait prévu déjeuner.

L'image est forte, mais elle illustre aussi pourquoi personne ne semble prêt cette année à se jeter dans la fosse aux lions pour affronter Yves Lévesque à l'élection municipale de novembre.

 

Le maire, pour sa part, joue encore de prudence. «Les gens ont jusqu'en septembre pour se présenter. Je peux encore avoir de l'opposition», dit-il, sachant bien que les écrans radars auraient montré un adversaire bien avant le mois de juin. D'ailleurs, l'opposition est un mot avec lequel le maire vit très mal. Il préfère qu'on parle d'«idées différentes».

«Quelqu'un qui s'oppose pour s'opposer, j'ai de la misère avec ça, parce que c'est généralement quelqu'un qui a un intérêt derrière son opposition. Si les gens ont des idées différentes et sont prêts à en discuter pour qu'on arrive à un consensus, je suis tout à fait d'accord avec ça», lance-t-il.