Grande première à Montréal: développement durable oblige, la Ville teste une nouvelle façon d'asphalter les rues avec un produit fait de matières recyclables, épandu à froid et sans odeur. Si c'est concluant, dans trois ans, l'administration municipale pourrait recourir à cette technique.

Plus habitué à l'odeur de l'argent qu'à celle de l'asphalte, le grand argentier de la Ville de Montréal, Sammy Forcillo, responsable des finances, des infrastructures et de la voirie au comité exécutif, était tout heureux, hier, de présenter aux médias les travaux en cours dans la rue Molière.

D'un coût total de 1,3 million, ces travaux de réfection font appel à une technique flexible «à très faible énergie». M. Forcillo a pu toucher le bitume de ses mains sans se brûler et sans en avoir plein le nez. En effet, la technique Recyflex " Écolvia, mise au point par Construction DJL, consiste à superposer de trois à quatre couches de béton bitumineux recyclé et mélangé à froid, ce qui réduit la consommation énergétique et la pollution: cela émet moins de poussière et de fumée, et les gaz à effet de serre sont réduits de 30%, assure M. Forcillo.

«C'est un procédé écologique très prometteur, a-t-il assuré. En faisant un suivi sur trois ans pour voir si c'est résistant et durable, ça pourrait aussi se traduire par des économies de chaleur et des gains en matière de qualité de l'air.»