La direction de la santé publique (DPS) de Montréal croit qu'il faut miser sur les médecins, infirmières, pharmaciens et même les dentistes pour diminuer le nombre de fumeurs dans la métropole.

Le Dr Richard Massé, directeur de la santé publique de Montréal, a présenté ce matin son plan de lutte contre le tabagisme 2012-2015, qui pose les grandes orientations du réseau de santé montréalais dans le domaine.

On y apprend que 9 % des fumeurs ont reçu un « counselling » d'un médecin pour cesser de fumer. La DSP veut maintenant encourager davantage de médecins et professionnels de la santé à effectuer un plus grand nombre d'« interventions brèves en cessation tabagique ».

« En quelques minutes, on regarde où vous en êtes au niveau de votre dépendance et quels sont les outils appropriés pour améliorer vos chances de cesser de fumer que ce soit les thérapies de remplacement à la nicotine, les lignes d'écoute ou les groupes d'entraide », a-t-il expliqué.

La DSP encourage par ailleurs la formation d'« infirmières en cessation » en milieu hospitalier. « Une période d'hospitalisation ou une grossesse c'est un moment et un environnement favorable pour passer un message. Déjà, il y a plusieurs hôpitaux à Montréal qui commencent à développer ce genre d'initiative, dont l'hôpital du Sacré-Coeur qui a fait un très bon travail», a expliqué le Dr Massé.

Le plan de lutte contre le tabagisme 2012-2015 présente des lignes directrices, il n'y a donc pas de budgets dégagés pour mettre ses projets en oeuvre. La DSP souhaite qu'il y ait un soutien financier de Québec pour implanter ces stratégies. « Les établissements ont commencé à le faire à même leurs budgets, mais dans la mesure où les budgets sont contraints et limités, on aimerait être reconnu pour en faire plus encore. »

Montréal est la troisième grande ville canadienne où l'on retrouve le plus de fumeurs, derrière Edmonton et Halifax. Les dernières statistiques, qui datent de 2009-2010, montrent qu'environ 22 % des Montréalais de 18 ans et plus, soit 339 300 adultes, fument la cigarette. Environ 5 % des élèves qui fréquentent une école secondaire, soit 5000 jeunes, fument.

Malgré la chute constante du taux de tabagisme au Canada (qui est passé de près de 40 % en 1987 à environ 20 % en 2010) le Dr Richard Massé affirme que la lutte au tabagisme demeure l'une de ses priorités.