Les moisissures dans les écoles et le risque qu'elles représentent pour la santé des élèves et du personnel inquiètent le gouvernement. Un comité a été mis sur pied pour étudier les méthodes de détection, de prévention et de décontamination.

Réunissant une quinzaine de représentants du ministère de l'Éducation, du ministère de la Santé, de la Direction de la santé publique de Montréal, de l'Institut national de la santé publique du Québec et de commissions scolaires, ce comité technique se réunit pour la première fois demain.

D'ici un an, le comité devra rédiger un guide d'intervention à l'intention des commissions scolaires.

Pendant ce temps, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) met sur la glace les travaux de décontamination dans certaines écoles aux prises avec des problèmes majeurs de moisissures.

C'est le cas de l'école Saint-Gérard, dans le quartier Villeray, et de l'école Baril, dans Hochelaga. Il n'y a plus aucun échéancier concernant le rapatriement des élèves et du personnel dans leur école d'origine.

La CSDM attend une réponse du gouvernement pour financer les travaux majeurs qui doivent être effectués afin qu'il n'y ait plus aucun risque pour la santé des élèves et du personnel.

Selon un rapport d'expertise menée à l'école Saint-Gérard, que La Presse avait obtenu, la bâtisse est contaminée à un point tel qu'elle devra être démolie partiellement ou complètement avant d'être reconstruite.

Plus de six mois ont passé depuis le dépôt de ce rapport et aucune décision n'a encore été prise.

Les expertises menées à l'école Baril ont révélé une situation similaire. «Le dossier est dans les mains de Québec. On attend», explique le porte-parole de la CSDM, Alain Perron.

Des représentants de la commission scolaire se sont rendus à Québec la semaine dernière pour discuter en priorité du problème de moisissures et d'un soutien financier.

Signal d'alarme

Au cours des dernières semaines, des gens du ministère de l'Éducation ont aussi visité les écoles les plus problématiques de Montréal.

Le premier signal d'alarme concernant des moisissures à l'école Saint-Gérard a été émis il y a un an. En raison des risques pour la santé, les élèves et le personnel ont été déménagés l'hiver dernier à l'école secondaire Georges-Vanier.

Ce transfert devait durer de 18 à 24 mois. «Il n'y a plus aucun échéancier qui tient», reconnaît maintenant M. Perron.

La situation est la même à l'école Baril. Le mois dernier, les élèves et le personnel ont été transférés à l'école secondaire Louis-Riel. Personne ne sait maintenant quand ils pourront retourner dans leur école d'origine.

Les élèves et le personnel des écoles Saint-Nom-de-Jésus et Hochelaga sont pour leur part déplacés à l'école secondaire Édouard-Montpetit. Une expertise est en cours pour évaluer le degré de contamination aux moisissures dans ces deux écoles. Les seuls travaux en cours visent à sécuriser les bâtisses avant l'hiver.

Les parents inquiets

À Québec, la ministre de l'Éducation, Marie Malavoy, prend la situation des moisissures au sérieux, assure son attaché de presse, Mathieu Le Blanc. «Nous suivons la situation de près.» Mais à Montréal, les parents de l'école Saint-Gérard sont inquiets. Ils se demandent s'ils retrouveront un jour leur école.

«On savait que ça prendrait du temps, personne n'était naïf. Mais maintenant, tout semble tomber dans un trou noir. Il n'y a plus aucune référence à une quelconque échéance et c'est ce qui nous inquiète beaucoup», explique Alex Benjamin, président du conseil d'établissement. Les parents ont mis en place un comité de suivi pour s'assurer que leur dossier chemine à Québec. Une manifestation est aussi prévue prochainement.