Le Bureau du coroner du Québec recommande au Collège des médecins d'examiner la qualité des soins donnés par un médecin de famille qui a prescrit «à outrance» des médicaments d'ordonnance à un toxicomane qui a succombé à une surdose en août 2011. Il suggère aussi au Collège d'évaluer la possibilité de faire une recommandation générale en vue de diminuer la possibilité d'abus dans l'avenir.

Le rapport du coroner Quoc Bao Do sur la mort de François L'Écuyer, 32 ans, a été rendu public hier. L'autopsie a révélé qu'il a été victime d'une intoxication aiguë aux opiacés, des médicaments antidouleur dérivés du pavot, et à la quétiapine, antipsychotique.

«Manipulé»

Le rapport explique que L'Écuyer «manipulait son médecin de famille pour obtenir des prescriptions de narcotiques, benzodiazépine [somnifères], d'amphétamines et d'antipsychotiques».

«Il faisait, par exemple, semblant d'avoir mal à l'épaule et son médecin lui prescrivait de puissants antidouleurs. Mon frère se les injectait», avait expliqué sa soeur, Isabelle L'Écuyer, dans un article publié dans les pages de La Presse en octobre 2011. «Son médecin, c'était son pusher.»

François L'Écuyer a été trouvé mort dans son appartement de Joliette, le 7 août 2011. Lors de l'enquête sur sa mort, sa copine a expliqué qu'il avait admis avoir consommé des médicaments, des méthamphétamines (speeds), en plus d'avoir aspiré de la cocaïne la veille.

Ses proches ont aussi expliqué qu'il aurait fait au moins sept surdoses dans les deux années précédant sa mort. Six mois auparavant, il avait été transporté en arrêt cardiorespiratoire au Centre hospitalier régional de Lanaudière, où il a été réanimé par le personnel médical. Après cet événement, la famille a tenté de convaincre le médecin et le psychiatre de cesser de lui donner des ordonnances, sans succès.