Des médecins qui disent avoir été victimes de harcèlement psychologique de la part d'un de leur collègue ont déposé une poursuite de près de trois millions de dollars contre le gouvernement du Québec.

Selon ce que rapporte TVA, les deux médecins omnipraticiens et un dentiste de l'hôpital de Blanc-Sablon, en Basse-Côte-Nord, reprochent au gouvernement de ne pas les avoir défendus lorsque les faits allégués se seraient produits en 2007.

L'une des plaignantes, la docteur Hélène Perreault, dit avoir enduré un calvaire lorsque son collègue, dont l'anonymat est préservé dans la requête, l'intimidait, la menaçait et la dénigrait.

Mme Perreault et deux autres collègues ont déposé 18 plaintes à l'hôpital de la petite municipalité. Un médecin examinateur externe aurait alors penché en leur faveur et admis que les plaintes étaient fondées. Le droit de pratique du médecin a été suspendu, une mesure qu'il a par la suite contestée.

Mais selon ce que rapporte TVA, il se serait alors produit quelque chose d'étrange: on aurait permis au médecin de pratiquer à nouveau en ouvrant une clinique privée.

L'avocat dans le dossier, Jean-Pierre Ménard, a soutenu qu'on aurait aussi conféré au médecin présumé fautif des avantages démesurés.

«Quand on regarde une situation comme cela, ça sent la magouille politique», a soutenu Me Ménard, qui a souligné que l'Assemblée nationale avait pourtant voté une loi contre le harcèlement psychologique en 2004. «Ils ont pris des décisions qui vont à l'encontre de la loi et des principes qu'on aurait dû appliquer», a ajouté l'avocat.

La poursuite, déposée contre l'agence et le centre de santé de la Basse Côte-Nord et le procureur général du Québec, allègue que le ministère de la Santé est intervenu indûment auprès du Collège des médecins pour que les plaintes adressées par les requérants achoppent.

«Dans ce dossier-là, le Collège des médecins est carrément passé à côté de son mandat», a renchéri Me Ménard.