Alors que le gouvernement prévoit une augmentation de 15% par année du nombre de cancers à traiter dans l'est de Montréal, l'hôpital Maisonneuve-Rosemont est en voie de devenir le chef de file en radio-oncologie au Québec, voire au Canada.

Et il n'a rien à envier aux grands centres de traitements des États-Unis, estime le Dr Francis Méthot, chef du service d'oncologie à Maisonneuve-Rosemont.

En six mois seulement, le nouveau service a presque doublé le nombre de patients traités en radio-oncologie. Si cette cadence se maintient, 4000 personnes auront reçu des traitements dans un délai moyen de quatre semaines et demi ou moins d'ici à la fin de l'année.

Inaugurée par le ministre de la Santé, Yves Bolduc, au coeur de la deuxième vague de la pandémie A (H1N1), la nouvelle aile, construite et équipée au coût de 41 millions de dollars, a passé presque inaperçue l'automne dernier. Pourtant, la direction de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont attendait cet investissement depuis 10 ans.

Maisonneuve-Rosemont a ouvert cette semaine les portes de son nouveau service, doté de neuf accélérateurs linéaires. Grâce à la nouvelle technologie, le Dr Méthot affirme qu'il est maintenant possible de soigner un «malade aux 20 minutes».

«Pour 95, 98% des patients, ça nous permet d'avoir les outils complets pour les traiter au-delà des normes occidentales. La différence, avec les accélérateurs, c'est qu'ils sont équipés d'un rayon X qui permet de faire un scan. Donc, on peut vérifier le positionnement de la tumeur et ensuite la traiter, en étant à 99 % certain de son positionnement, à 1 ou 2 mm près.»

Carte à puce

Au-delà des appareils de traitement, le service de radio-oncologie de Maisonneuve-Rosemont compte désormais sur un nouveau système informatique unique en son genre, qui permet aux spécialistes d'avoir toute l'information sur leur patient au moyen d'une simple carte à puce. Un radio-oncologue peut donc discuter à distance d'un plan de traitement avec des collègues et même partager de l'imagerie 3D.

Le prochain défi de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont sera de recruter suffisamment de personnel pour faire face à l'augmentation des cas à traiter. Un physicien et un technologue ont récemment quitté le centre pour travailler à l'hôpital Charles-LeMoyne, affirme le Dr Méthot. De plus, avec les conditions avantageuses qu'offrent les États-Unis, plusieurs sont tentés de

traverser la frontière. «Mais il faut mettre les choses en perspective, ajoute le Dr Méthot. Quand j'ai commencé, au début des années 80, nous étions 25, peut-être 26 oncologues. Aujourd'hui, nous sommes plus de 100. Si j'avais un cancer, je sais que je serais bien traité ici, au Québec, à Maisonneuve-Rosemont. Et ce qu'on constate, c'est qu'on voit les résultats des investissements annoncés par Pauline Marois au début des années 2000.»