Un retard dans l'approvisionnement du vaccin contre la grippe A (H1N1), la semaine prochaine, causera inévitablement un ralentissement de la campagne de vaccination, prévient Ottawa. Ainsi, il est d'autant plus primordial, selon les autorités de la santé publique, que la population respecte l'ordre de priorité, afin que les plus vulnérables soient immunisés le plus tôt possible.

Le fournisseur unique, GlaxoSmithKline, a confirmé au gouvernement fédéral jeudi en soirée qu'il ne pourra fournir, la semaine prochaine, que 400 000 doses du vaccin avec adjuvant, le seul à être administré actuellement à la population. Dans les dernières semaines, l'entreprise a fourni 2 millions de doses hebdomadairement, de sorte que, déjà, 6 millions de vaccins ont été distribués aux provinces et territoires. L'approvisionnement devrait reprendre son rythme normal la semaine suivante, puis atteindre en peu de temps 3 millions de doses par semaine, a indiqué l'administrateur en chef de la santé publique, David Butler-Jones.

 

Mais en attendant, «ceux qui ne sont pas à risque, s'il vous plaît, laissez la place aux autres», ont imploré le Dr Butler-Jones ainsi que la ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq, qui a tenu à rassurer la population en conférence de presse, hier.

Ottawa prévoit en effet que les 6 millions de doses actuellement disponibles devraient suffire pour immuniser les plus à risque: les personnes ayant des conditions médicales particulières, les aînés, les jeunes enfants.

«S'il n'y avait pas eu ce léger retard, probablement que les cas prioritaires dans certaines municipalités auraient tous été couverts. Et on aurait pu vacciner le reste de la population à partir de la semaine prochaine. Là, tout le monde est retardé», a souligné la sous-ministre adjointe de l'Agence de la santé publique du Canada, Danielle Grondin, en entrevue à La Presse.

Mais rien ne sert de paniquer, a-t-elle dit, car il reste encore «beaucoup de temps» avant Noël. Ottawa prévoit en effet que tous ceux qui le désirent devraient pouvoir être immunisés d'ici à la période des Fêtes. Et bien que la deuxième vague soit déjà commencée, les autorités de la santé publique demeurent confiantes que la vaccination ira plus vite que la propagation du virus.

Par ailleurs, les femmes enceintes pourront dès la semaine prochaine faire le choix de recevoir le vaccin avec ou sans adjuvant. Quelque 225 000 doses du vaccin sans adjuvant seront pour la première fois disponibles, a confirmé le Dr Butler-Jones. Mais au même moment, l'Organisation mondiale de la santé a confirmé hier que le vaccin avec adjuvant est tout aussi sécuritaire et efficace pour les femmes enceintes.